đŸ‘šâ€âš–ïž DÉBAT (autour de la mode) (partie 1)

l’acheteur Ă©thique est celui qui ne l’est pas!

Je suis toujours surpris car finalement les fondamentaux sont les mĂȘmes:

Faire consommer!

Certes c’est moins pire qu’un ultraff de shein mais ça reste de la consommation et faire de la pub pousse à la conso, est-ce donc ethique? :thinking:

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Bah oui ça reste de la consommation et incitation Ă  de la consommation. Ça reste moins pire que la FF mais moins bien que l’achat de 2nde main ou aucun achat tout court. Mais on reste dans une sociĂ©tĂ© capitaliste hein :smile:

L’étique et l’écologie, en mode, on peut le voir de bien des maniĂšres oui

c’est de la mode « plus » Ă©thique peut-on dire

aprĂšs ce qui me dĂ©range plus c’est le discours de la mode durable en mettant les marques made in france, Ă©thique comme des vĂȘtement qui durent

et en comparant ça à la fast fashion

c’est une lecture tellement clichĂ©e

et pas forcément vrai à tout niveau

une piĂšce zara n’est pas forcĂ©ment mois durable qu’une Le Slip français

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oui tout a fais

Ce qui me gratte a chaque fois c’est l’emploi de cette argument qui dit en gros « faite un geste pour la planĂšte en achetant notre t-shirt ». C’est tellement fallacieux comme argument un peu comme « économisĂ© grĂące a notre offre de xx% de rĂ©duc » (non tu Ă©conomise en n’achetant pas
)

@Boras oui en plus c’est sa c’est mĂȘme pas « soutenu » comme argument ce qui est Ă©galement limite.

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Ça c’est vrai. Ok la fabrication est plus propre, les salariĂ©s mieux payĂ©s
 mais la durabilitĂ© c’est pas forcĂ©ment le cas

Je ne condamne pas le principe (et encore) juste la forme. Je suis inondĂ© de marque pseudo Ă©colo, qui se lancent via kickstarter et autres, qui vendent toujours la mĂȘme chose Ă  coup de com’ indigeste qui sont des copiĂ©s / collĂ©s entre elle.
« Le pantalon parfait / le jean ultime / le slip raisonnable / le tee shirt exceptionnel » responsable et made in France.

Comme le dit @luluberlu , c’est juste une forme de marketing qui veut se donner bonne conscience. Mais c’est clairement contre productif par rapport au message originel. Je vois pas comment les personnes se laissent encore duper par ce genre de chose.

Le truc dont j’ai du mal comprendre, c’est comment ces fameuses marques peuvent subsister en vendant toutes les mĂȘmes produits. Qu’est ce qui va pousser Ă  aller acheter son tee shirt blanc coton bio Ă  l’une plutĂŽt qu’à l’autre. Au final cela multiplie les choix mais quand tu vois que mĂȘme le fast fashion se met Ă  faire des gammes « éthique », « responsable » ou « recyclé » la concurrence devient d’autant plus rude. Et puis on va pas se mentir, si on fait du made in France on va se retrouver peu ou prou avec les mĂȘmes usines qui vont fabriquer ces mĂȘmes produits, car le choix est assez restreint de ce cĂŽtĂ©, et le tout vendu sous des Ă©tiquettes diffĂ©rentes.

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Le marketing :smile:
Nombre de gens me disent dĂ©couvrir DN alors qu’ils sont dĂ©jĂ  client d’autres marques sur le secteur, mais la plupart n’ont pas la curiositĂ© de chercher ailleurs

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Je pense que ce genre de message marketing a encore beaucoup de marge et d’avenir. Il ne faut pas oublier que beauuucoup d’hommes ont une culture proche du nĂ©ant en matiĂšre de vĂȘtements, n’en connaissant que ce qu’ils voient en boutiques autour de chez eux (et hormis dans quelques grandes villes ça se limite Ă  H&M, Kiabi, Celio
).

J’ai deux exemples qui me viennent en tĂȘte :

  • je m’entends bien avec le gars de la com Ă  mon boulot. Il est jeune (26 ou 27 ans), curieux, ouvert d’esprit, et il prĂȘte attention Ă  son apparence. Un jour, il vient me voir pour me dire « j’aimerais bien acheter un pull col roulĂ© mais je trouve ça compliquĂ© Ă  mettre dans une tenue et en plus c’est hyper connotĂ© comme piĂšce, et je ne sais pas oĂč on peut en trouver. T’as des conseils Ă  me donner ? » Je lui ai dit qu’il n’y avait rien de plus simple Ă  porter comme piĂšce, que ça allait avec Ă  peu prĂšs tout, et lui ai demandĂ© s’il avait regardĂ© chez Uniqlo
 « Uniquoi ? » Il ne connaissait simplement pas la marque, puisqu’il n’y a pas de boutique par chez nous, et que cette derniĂšre ne fait finalement que peu de publicitĂ©.

  • un de mes collĂšgues 45 ans, nous a prĂ©sentĂ© un beau jour son nouveau jean, tout fier : « c’est une marque que je viens de dĂ©couvrir, ça s’appelle Asphalte. C’est vraiment mieux que les Levis du centre commercial. En plus lĂ  tu payes vraiment le produit et pas la marque. »

Bref, il ne faut pas oublier qu’ici, sur le forum, on fait parti d’un microcosme. Mais pour beaucoup de gens, le simple discours d’un produit plus Ă©thique, plus Ă©colo, plus quali, fabriquĂ© moins loin ou que sais-je, par rapport Ă  leurs habitudes de consommation, ça reprĂ©sente dĂ©jĂ  un pas cognitif Ă©norme. Aussi, ce type de marketing, auquel nous on est exposĂ© depuis une dĂ©cennie, beaucoup ne le dĂ©couvre qu’aujourd’hui et y sont trĂšs permĂ©ables.

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C’était peut ĂȘtre vrai il y a encore quelques annĂ©es, mais je pense sincĂšrement que depuis cela a bien Ă©voluĂ©. D’ailleurs dans ton exemple je suis Ă©tonnĂ© que cela ne soit pas l’inverse, le plus jeune qui est dĂ©couvert Asphalte que ton collĂšgue plus ĂągĂ©.

La multiplication des mĂ©dias spĂ©cialisĂ©s ou qui traitent (mĂȘme de façon trĂšs lĂ©gĂšre) la mode homme, mĂȘme des chaĂźnes publiques qui ont fait des Ă©missions, les collabs de plus en plus rĂ©guliĂšres avec des marques de fast fashion, qui si tu as un minimum de curiositĂ©, te pousses Ă  mettre un pied dans ce monde, les artistes et influenceurs de la gĂ©nĂ©ration Y / Z qui eux aussi communiquent sur leur look, multiplient les collabs etc.
Et enfin tout simplement « l’outil internet ». Ton collĂšgue de 26/27 ans avant de demander un avis Ă  une personne, il aurait pu faire tout simplement une recherche rapide et je suis sĂ»r Ă  presque 80-90% qu’avec deux trois mots clefs, il serait tombĂ© sur ce genre de marque ou redirigĂ© vers des sites comme BG & co. Surtout si il est curieux et ouvert.

Et de mĂȘme dire que ces marques on encore beaucoup de marge et d’avenir, j’en suis pas si sĂ»r. On est dĂ©jĂ  arrivĂ© Ă  une certaine maturation, y’a plus rien de nouveau Ă  faire des tee made in France en coton bio ou recyclĂ©. Tu as plein de labels qui naissent et meurent en 2/3 ans, la compĂ©tition est assez dur. Et puis mĂȘme tu te fais inondĂ© de pub de ce genre sur les rĂ©seaux sociaux. MĂȘme mes parents qui ne sont pas du tout dans le dĂ©lire et centre d’intĂ©rĂȘts (et encore moins de gĂ©nĂ©ration), reçoivent ce genre de pub. D’ailleurs ils m’ont mĂȘme demandĂ© si ça m’intĂ©ressait en tant que cadeau d’anniversaire / NoĂ«l « vu que j’aime bien les vĂȘtements ».

Je pense qu’il faudrait des stats plus prĂ©cises que de me baser sur ma propre expĂ©rience et entourage (car lĂ  c’est complĂštement biaisĂ© de mon cĂŽtĂ©) ou du tient de tes collĂšgues. Faudrait un Ă©chantillon plus important.

La seule chose oĂč je trouve que ces marques peuvent encore faire un effort, c’est si rĂ©ellement leur implication au niveau Ă©cologique est sincĂšre et concret. Sachant que c’est un sujet d’actualitĂ© assez fort de nos jours et que cela risque de continuer pendant un moment.

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Tu as tout Ă  fait raison : il n’y a sans doute plus assez de place pour toutes les marques qui visent cette tranche de basiques made in France / Ă©thique / Ă©colo / etc. Cependant, la communication marketing autour de ces questions, qui commence dĂ©jĂ  Ă  dater, je pense qu’on a pas fini d’en bouffer ; pour le commun qui ne s’intĂ©resse pas vraiment aux vĂȘtements, cette communication apparaĂźt plutĂŽt neuve.

Je rĂȘverais aussi de voir de vrais Ă©tudes sociologiques sur la question : la perception du vĂȘtement, de la publicitĂ©, les habitudes de consommation, en fonction des tranches d’ñge, de la catĂ©gorie sociale, des territoires. Je pense qu’il y a de vraies disparitĂ©s, certes sociales, mais aussi gĂ©ographiques.

Si je regarde les habitudes de consommation autour de moi, je m’aperçois que la plupart des hommes, entre 20 et 50 ans, n’éprouvent presque aucun intĂ©rĂȘt pour le vĂȘtement, en tout cas pas assez pour faire ne serait-ce qu’une recherche internet. L’achat reste majoritairement un achat de proximitĂ©, en boutique, en centre commercial. Beaucoup ont peur de commander sur internet et veulent pouvoir essayer. La plupart consomment trĂšs peu de rĂ©seaux sociaux (ils n’ont souvent qu’un compte Facebook qu’il n’utilisent pratiquement plus, surtout passĂ© 35 ans), et donc Ă©chappent sans doute en partie Ă  la publicitĂ©.

En ce qui concerne les choix d’achat de telle ou telle marque, les habitudes de consommation tournent autour de deux logiques : l’achat pas cher sur des marques fortement distribuĂ©es et donc facilement accessibles dans une aire gĂ©ographique restreinte (H&M, Jules, Celio
), et l’achat de « marques de confiances » dont la rĂ©putation perdure et parce que ces marques sont implantĂ©es depuis longtemps dans le paysage ; ces achats sont presque considĂ©rĂ©s comme des investissement de luxe par beaucoup en raison des prix plus Ă©levĂ©s (par rapport aux habitudes de consommation) : Levis, Tommy Hilfiger, les marques sportswear type Nike ou Adidas, etc.

Bien Ă©videmment le portrait que je brosse est trĂšs restreint et concernent un type de population spĂ©cifique sur un territoire donnĂ© sur une portion de Bourgogne. Il est bien certain que dans la mĂȘme tranche d’ñge, Ă  Paris ou Ă  Lyon le constat serait bien diffĂ©rent.

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L’éco responsabilitĂ© dans la mode c’est un sujet complexe et en perpĂ©tuel mouvement.

Je le vis au quotidien, et la plupart des marques ne prennent pas en compte la problématique dans sa globalité.

Est-il mieux d’acheter un coton GOTS qui a poussĂ© en Inde, puis spinning et weaving en Turquie pour finalement ĂȘtre confectionnĂ© au Portugal

ou

acheter un coton espagnol, non GOTS mais pour lequel la rĂ©glementation europĂ©enne empĂȘche l’utilisation d’OGM, et de tous les pesticides interdits pour le coton GOTS, spinning and weaving en Espagne et confectionnĂ© au Maroc ?

La plupart des clients se tourneront vers le 1er car il y a la certification GOTS, mais lequel est le plus Ă©co responsable au final ? le 2eme Ă©videmment

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Pour complĂ©ter les propos de @Leit et @Tyqdip, je suis tombĂ© sur cette Ă©tude (source : l’observatoire Ă©conomique de l’IFM sur 6000 consommateurs dans 5 pays occidentaux dont la France).
Verdict : sur la question « pourquoi n’achetez vous pas de mode Ă©co-responsable? », pour 40% des français interrogĂ©s, c’est par manque d’informations, 34% parce qu’ils ne savent pas oĂč acheter.

La mĂȘme Ă©tude en 2019 retrouvait respectivement 50% et 39%.
Ça peut paraitre paradoxal car on vit Ă  une Ă©poque oĂč on peut avoir accĂšs Ă  l’info trĂšs facilement et oĂč on est noyĂ© de publicitĂ©.

Sauf que en 2019 toujours, 45,8% des français sondĂ©s dĂ©claraient avoir achetĂ© un article de mode « sustainable » (avec une dĂ©finition large dans l’étude). Pour la nourriture il Ă©taient 73%.

Comment expliquer la croissance Ă  deux chiffres de l’alimentaire bio ces derniĂšres annĂ©es, et que l’achat de vĂȘtements Ă©co-responsables semble rester dans l’imaginaire (du moins dans cette Ă©tude) quelque chose de plus marginal ?
C’est une hypothese que j’émets, mais peut ĂȘtre que c’est parce que les gens ne s’y intĂ©ressent pas autant ?

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L’aspect santĂ© est beaucoup plus important pour la bouffe on parle de truc qu’on ingĂšre, contrairement au vĂȘtements, l’argument du bio pĂšse donc beaucoup plus.

Puis pour la bouffe la plupart du temps la version bio est Ă  peu prĂšs perçue comme la mĂȘme chose en plus cher mais mieux. Si tu veux ta paire de Nike tas pas la version bio Ă  cĂŽtĂ© pour 50€ de plus alors que pour Ă©normĂ©ment de produits en supermarchĂ© tu as ça

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Comme disait @Tyqdip, tu peux vraiment mettre le curseur oĂč tu veux, et les reprĂ©sentations sont diffĂ©rentes.
Si on se dit que la santĂ© c’est plus important dans l’alimentaire, c’est surtout pour soi, je suis pas sĂ»r que la santĂ© du gamin qui fait les t-shirts au bengladesh ou des habitants d’Hanoi au contact des montagnes de plastique utilisĂ©s entre autre pour faire du polyester recyclĂ© soit si bonne que ça.
Tu peux aller au supermarchĂ© acheter tes tomates AB qui ont poussĂ© en hiver dans une serre espagnole, ou ton poulet « haute valeur environnementale » et avoir le sentiment de faire un geste pour la planĂšte (et aussi parce qu’on peut pas connaĂźtre par coeur le cahier des charges de chaque label), par contre tu peux aller Ă  Kiabi et acheter des vĂ©tements Oeko-tex pour les gamins, et pas avoir l’impression de faire un achat Ă©co-responsable, parce que c’est Kiabi.

cette pub vient de mettre proposé:

vous pensez quoi du message en soi

et qu’il y est de la pub pour laine comme on en pour le lait au final, ça se dĂ©fend ?

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C’est du greenwashing Ă  l’état pur, m’enfin rien d’étonnant

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bin en soit pourquoi pas mais ça mĂ©rite quand mĂȘme un peu plus d’explications sur le passage du pĂ©trole Ă  au tee-shirt et que c’est cette transfo qui est pas top avec en plus, effectivement la recherche de pĂ©trole. Mais bon, le pĂ©trole aussi c’est naturel hein, tu creuses t’en as.

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Je vois 2 niveaux :

  • Un qui est plutĂŽt positif de privilĂ©gier et mettre en avant les matiĂšres naturelles ;
  • Mais dans le mĂȘme temps, ça comporte aussi les limites d’un labal/certification (dĂ©tenue, si je ne me trompe pas, que par un syndicat d’éleveurs Australiens). C’est Ă  dire que c’est un minimum, et que ça se paie. C’est pour moi la limite d’une norme/label/certificat qui est donc facilement identifiable, mais pour ceux qui vont plus loin et mieux, et qui ne l’ont pas (puisqu’ils le vivent comme un « nom maxi ») en patissent souvent
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Cette pub est trĂšs bien rĂ©alisĂ©e. En revanche, on reste bien sur de la publicitĂ©, puisqu’il s’agit pour un acteur Ă©conomique de promouvoir ses produits.
L’argumentation est pleinement dans l’air du temps, et ce que montre cette vidĂ©o, c’est la montĂ©e en puissance des prĂ©occupations liĂ©es aux questions environnementales pour le grand public. Effectivement, pour moi, on est quand mĂȘme pas loin du greenwashing dans le choix de la mise en scĂšne et le choix des mots : l’idĂ©e ici est de jouer sur les Ă©motions, et non de susciter une rĂ©elle rĂ©flexion. Mais c’est bien foutu.

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Il faut quand mĂȘme se rĂ©jouir de l’augmentation de l’usage d’argument Ă©colos (fondĂ©s ou non). Cela montre 2 choses Ă  mon avis :

  • il y a une attente des citoyens pour des solutions plus Ă©colos (sinon on n’utiliserait pas cet argument pour vendre)
  • l’idĂ©e d’une solution Ă©cologique n’est plus opposĂ©e au plaisir (ça mĂ©riterait un dĂ©veloppement long
 mais en gros en utilisant l’écologie dans des pubs, on rend l’écologie dĂ©sirable)

Du coup oui toutes ses pub sont du greenwashing (à un niveau divers) mais en regardant le verre à moitié plein ce sont surtout de formidables outils de propagande écologique.

Les personnes vraiment intĂ©ressĂ©es par l’écologie iront voir ailleurs mais les personnes qui ne s’y intĂ©ressaient pas peuvent ĂȘtre « embarquĂ©es » par ces biais.

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