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Traduction de l’article https://www.propermag.com/?p=105529 :

Henri Lloyd : des mers salées aux rues de la ville

Henri Lloyd est l’une des rares marques qui rĂ©ussit Ă  exister dans deux mondes Ă  la fois. FondĂ©e Ă  Manchester en 1963, elle a d’abord Ă©tĂ© une force pionniĂšre des vĂȘtements marins performants. Sa ville d’origine n’est certes pas nichĂ©e sur la cĂŽte, mais quiconque connaĂźt son histoire conviendra que cela n’est pas un obstacle. Le canal maritime de Manchester en est la preuve.

L’histoire d’Henri Lloyd commence avec Henri Strzelecki, un ancien combattant polonais qui Ă©lut domicile Ă  Manchester aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. Fort d’une expĂ©rience dans le textile et d’un sens aigu de l’innovation, Henri entreprit de crĂ©er un Ă©quipement capable de rĂ©sister aux conditions brutales de la haute mer. À cette Ă©poque, l’équipement outdoor Ă©voluait rapidement et les tissus techniques n’en Ă©taient qu’à leurs balbutiements. Henri Lloyd fut l’un des premiers Ă  introduire des coutures Ă©tanches, des fermetures Ă©clair en nylon qui ne se corroderaient pas dans l’eau salĂ©e et des fermetures Velcro pour des ajustements rapides - autant de caractĂ©ristiques qui semblent standard aujourd’hui mais qui Ă©taient rĂ©volutionnaires Ă  l’époque.

La marque gagna rapidement ses galons auprÚs des marins professionnels et, dans les années 70, elle devint la référence pour des skippers de renommée mondiale tels que Sir Francis Chichester et Sir Robin Knox-Johnston, ce dernier étant la premiÚre personne à avoir fait le tour du monde en solitaire et sans escale.

Comme pour tout bon Ă©quipement technique, il ne fallut pas longtemps pour que l’attrait d’Henri Lloyd s’étende au-delĂ  de sa zone de confort.

Dans les années 80 et 90, ses designs épurés, ses matériaux de qualité supérieure, et son branding subtil, en firent un produit de base pour les jeunes soucieux de leur style, en particulier au milieu des années 80. Adoré des Paninari, Henri Lloyd entama un parcours qui échappa à son contrÎle et finit par cÎtoyer des marques telles que Stone Island et C.P. Company. La veste Consort, en particulier dans sa version RWR, devint une icÎne discrÚte, appréciée pour son design minimaliste mais fonctionnel. Les tonalités maritimes trouvÚrent une fois de plus leur place loin de leur élément, comme à Milan, devenu un haut lieu de ce look mémorable. La collaboration avec le designer italien Olmes Carretti contribua sans doute à ce détournement.


Quand les annĂ©es 80 firent place aux annĂ©es 90, Henri Lloyd commença Ă  faire des vagues plus prĂšs de chez lui, dans son nord-ouest natal de l’Angleterre. Toujours aux cĂŽtĂ©s de ses homologues italiens, cette double identitĂ© ne fut jamais aussi forte que dans les annĂ©es 1990 : alors qu’Henri Lloyd continuait Ă  fabriquer du matĂ©riel de voile primĂ©, il devenait omniprĂ©sent sur les terrasses de la terre ferme.

Tout cet historique s’accompagne d’attentes Ă©levĂ©es pour les gardiens de la marque. Il est donc tout Ă  fait appropriĂ© que pour sa collection printemps-Ă©tĂ© 2025, Henri Lloyd dĂ©bute un nouveau voyage avec Kestin Hare au gouvernail. Le parcours de Kestin est jalonnĂ© de marques heritage ayant basculĂ© dans le monde de la mode. AprĂšs avoir fait ses classes chez Nigel Cabourn et Barbour, il collabora avec Berghaus, et il peut maintenant ajouter Henri Lloyd Ă  son illustre CV.

Cette premiĂšre collection avec Kestin Ă  la barre apporte une vision rafraĂźchie, dans le respect des valeurs dont Henri Lloyd est imprĂ©gnĂ©, mais aussi avec des expĂ©rimentations de bon goĂ»t Ă  travers les tissus et les couleurs. Il est vrai que l’histoire d’Henri Lloyd a traversĂ© des eaux agitĂ©es au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, avec des changements de propriĂ©taires et plusieurs arrĂȘts/redĂ©marrages. Toutefois, l’entreprise semble aujourd’hui bel et bien remise Ă  flot, et nous sommes impatients de voir ce que l’avenir lui rĂ©serve.

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