đŸ‘šâ€âš–ïž DÉBAT (autour de la mode) (partie 1)

Il y a eu quelques tentatives pour dĂ©noncer l’appropriation culturelle du vĂȘtement traditionnel japonais (en l’occurrence plus le kimono que la noragi peu connue), qui ont Ă©tĂ© tuĂ©es dans l’Ɠuf par une armĂ©e d’internautes japs en mode « mais nous on est trop fier de voir des gaijin en kimono, ça prouve qu’ils kiffent notre culture » :rofl:

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Pour les japonais, est-ce que le fait que les procĂšs en appropriation culturelle soient tombĂ©s Ă  l’eau n’est pas liĂ© au fait qu’au contraire d’autres exemples, eux n’aient pas autant souffert d’une nĂ©gation de leur identitĂ© culturelle comme cela pu ĂȘtre le cas des nations natives amĂ©ricaine ?

Et du coup l’histoire du Keffieh lui soit liĂ© au fait que la population palestinienne soit considĂ©rĂ©e comme en position de faiblesse face au reste du monde occidental ?

Oui bien sûr, ça joue.
Toutefois les japonais ont Ă©tĂ© occupĂ©s par les amĂ©ricains pendant des annĂ©es. Et auparavant ils avaient subi l’humiliation de la politique des canonniĂšres.

IMHO le principal facteur c’est que le Japon est de nos jours un pays riche. Sa culture s’exporte et rapporte.

Et du coup profite aux Japonais directement. Ça joue beaucoup il me semble.

C’est frustrant dans cette histoire d’appropriation culturelle, c’est qu’elle est gĂ©nĂ©ralement mal expliquĂ©e et que du coup des gens font des raccourcis des fois un peu idiot.

L’appropriation culturelle n’engage que les gens qui en ont quelque chose Ă  foutre. Ma copine est la premiĂšre Ă  trouver des blanches jolies avec des braids, alors que nombreuses sont Ă  gueuler que c’est un symbole des noirs et font un rapport direct Ă  la pĂ©riode esclavagiste :man_shrugging:

Le gros problĂšme surtout c’est que l’histoire de l’humanitĂ© est faite de migrations, d’échanges culturels, d’impĂ©rialismes conquĂ©rants qui s’effondrent, de rayonnements culturels, de guerres, de commerce


Donc c’est assez difficile de limiter tel ou tel Ă©lĂ©ment Ă  un unique peuple/pays/culture. Surtout un truc aussi « con » que la maniĂšre de se coiffer.

Les rares trucs vraiment spĂ©cifiques concernent souvent les peuples qui sont restĂ©s le plus isolĂ© pendant une bonne partie de l’histoire.

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Ouais je suis bien d’accord avec toi. Et on ne parle mĂȘme pas de tout ce qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par le brassage de culture, peut-ĂȘtre moins en sape mais en musique entre autre, pleins de genre musicaux sont issus de la rencontre entre 2 civilisations.

Pour moi dans l’appropriation culturelle, y a une notion de pays dĂ©veloppĂ© ou non. Le Japon est riche et sa culture est dĂ©jĂ  trĂšs connue, tu vois un kimono tu sais que c’est jap. C’est plus du soft power pour eux.

Alors que d’autres populations qui souffrent Ă©normĂ©ment de racisme ou autre, ça leur montre que leur culture est cool seulement quand c’est portĂ© par de riches blancs edgy. Y a aussi la notion de respect de la culture et de leur donner crĂ©dit de l’inspi.

Par ex

Isabel marant avec des motifs mexicains mais qui n’a pas parlĂ© de l’origine de son inspi.

La pub sauvage de dior avec un danseur amérindien (la polémique est seulement à moitié justifiée pour moi sur celui la). Les gens ont dit que ça renvoyé à une image des amérindiens comme étant « savage » (terme utilisé par les colon américain

Gucci qui a utilisé des turbans sikhs qui sont un symbole religieux et les sikhs qui souffrent de racisme en Angleterre notamment

Au contraire Van Beirendonck s’est Ă©normĂ©ment inspirĂ© des cultures africaines mais l’a clairement dit et a utilisĂ© des mannequins noirs pour ses dĂ©filĂ©s

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Sur les cheveux je pense qu’à partir du moment ou, culturellement, tu dois porter les cheveux longs (que ce soit homme ou femme), tu finis forcĂ©ment par dĂ©velopper des techniques pour les attacher.

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Les motifs traditionnels mexicains datent de la colonisation espagnole qui a introduit les métiers manuels, puis de la période française qui a introduit les métiers mécaniques.

Trouver un truc traditionnel vraiment en circuit fermĂ© c’est chaud hors tribues amazoniennes isolĂ©es.

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Celui lĂ  je m’y connais pas assez mais j’avais juste vu que c’était pas la premiĂšre fois que Isabel marant prenait une polĂ©mique sur ce sujet

Les dreads c’est quand mĂȘme trĂšs spĂ©cifiques. Et je crois qu’il y a tout un dĂ©lire sur le fait qu’il y a une grande mĂ©connaissance des peaux et cheveux noirs. À part les coiffeurs noirs, peu sont formes sur des cheveux crĂ©pus et pareil pour la dermato

IMHO c’est tellllllement occidental comme maniĂšre de penser cette affaire d’appropriation culturelle. C’est quand mĂȘme assez amusant de voir cette crispation sur une « propriĂ©té », et mĂȘme une « propriĂ©tĂ© intellectuelle », qui sont des concepts intimement liĂ©s au capitalisme moderne.

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Bah ça dĂ©pend de qui se plaint. Si c’est une gamine woke de bonne famille de suburb amĂ©ricaine on s’en tape. Si c’est la communautĂ© visĂ©e, un peu moins

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On trouve des dreads dans plein de cultures.
Y’a mĂȘme un moment ou la mode au Danemark c’était d’avoir la coupe d’Anakin Skywalker


Et dans la bible Samson porte des dreads
 d’ailleurs le rastafarisme tire ses dreads de là !

Va dans un beau musĂ©e d’archĂ©ologie antique, tu en verras des dreads Ă  la douzaine ! Chez les celtes, chez les Ă©gyptiens


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Ah, voilĂ  :

L’Éternel parla à Moïse, et dit:

2 Parle aux enfants d’IsraĂ«l, et tu leur diras: Lorsqu’un homme ou une femme se sĂ©parera des autres en faisant voeu de nazirĂ©at, pour se consacrer Ă  l’Éternel,

3 il s’abstiendra de vin et de boisson enivrante; il ne boira ni vinaigre fait avec du vin, ni vinaigre fait avec une boisson enivrante; il ne boira d’aucune liqueur tirĂ©e des raisins, et il ne mangera point de raisins frais ni de raisins secs.

4 Pendant tout le temps de son nazirĂ©at, il ne mangera rien de ce qui provient de la vigne, depuis les pĂ©pins jusqu’à la peau du raisin.

5 Pendant tout le temps de son nazirĂ©at, le rasoir ne passera point sur sa tĂȘte; jusqu’à l’accomplissement des jours pour lesquels il s’est consacrĂ© Ă  l’Éternel, il sera saint, il laissera croĂźtre librement ses cheveux.

6 Pendant tout le temps qu’il a vouĂ© Ă  l’Éternel, il ne s’approchera point d’une personne morte;

7 il ne se souillera point Ă  la mort de son pĂšre, de sa mĂšre, de son frĂšre ou de sa soeur, car il porte sur sa tĂȘte la consĂ©cration de son Dieu.

8 Pendant tout le temps de son nazirĂ©at, il sera consacrĂ© Ă  l’Éternel.

9 Si quelqu’un meurt subitement prĂšs de lui, et que sa tĂȘte consacrĂ©e devienne ainsi souillĂ©e, il se rasera la tĂȘte le jour de sa purification, il se la rasera le septiĂšme jour.

10 Le huitiĂšme jour, il apportera au sacrificateur deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, Ă  l’entrĂ©e de la tente d’assignation.

11 Le sacrificateur sacrifiera l’un comme victime expiatoire, et l’autre comme holocauste, et il fera pour lui l’expiation de son pĂ©chĂ© Ă  l’occasion du mort. Le nazirĂ©en sanctifiera ainsi sa tĂȘte ce jour-lĂ 

12 Il consacrera de nouveau Ă  l’Éternel les jours de son nazirĂ©at, et il offrira un agneau d’un an en sacrifice de culpabilitĂ©; les jours prĂ©cĂ©dents ne seront point comptĂ©s, parce que son nazirĂ©at a Ă©tĂ© souillĂ©.

13 Voici la loi du nazirĂ©en. Le jour oĂč il aura accompli le temps de son nazirĂ©at, on le fera venir Ă  l’entrĂ©e de la tente d’assignation.

Vrai ! Et encore


Concernant les coiffeurs noirs, la plupart des salons parisiens, Ă  part te vendre des perruques ne sont pas tellement douĂ© pour les cheveux crĂ©pus, ma copine ne veut pas y foutre les pieds, c’est une catastrophe apparement, elle passe par des coiffeuses Ă  domicile.

Pour la peau idem, lĂ  on vient de dĂ©couvrir un institut de beautĂ© pour peaux noirs et c’est pas le plus commun.

Pour revenir au dĂ©bat, si je porte une tenue inspiration africaine, c’est pas les africains qui pousseront la gueulante. Ils seront content que je fasses tourner leur business et que j’exporte leur taff en Europe, c’est les africains en Europe qui vont me parler d’appropriation culturelle. Nombre de savoir faire aurait bien disparu s’ils n’avaient pas Ă©tĂ© exportĂ©s et portĂ©s par d’autres communautĂ©s.
Si demain je vais au marchĂ© et j’achĂšte un tissus africain, personne va s’offusquer, si je le poste sur les RS, lĂ  il y aura des guignols pour gueuler. Comme disait @Mat plus haut, imo il y a une certaine fiertĂ© de voir une autre communautĂ© aimer ce que fait une autre.
Les japonais ne s’offusquent pas que tu portes un kimono, les africains ne s’offusquent pas que tu Ă©coutes de la rumba au contraire il y a une fiertĂ© de voir que ça « buzz » Ă  l’international.

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Je suis d’accord avec toi que les origines sont multiples mais aujourd’hui tu conviens que c’est plus associĂ©s aux africains et afro amĂ©ricains.

Sorry pour le point goddin mais il me semble pertinent ici, mais la swastika ça a beau ĂȘtre un signe religieux super cool,aujourd’hui je suis pas certain que t’assumes de mettre un tel motif sur tes fringues. À part @ArtCore peut ĂȘtre

Y a une diffĂ©rence entre toi qui est un noname et une maison de luxe qui va se faire du bif et dire que c’est son idĂ©e originale

Tu vas monter un tout petit peu d’intĂ©rĂȘt pour la culture ou juste par « exotisme »

On revient toujours Ă  la notion d’authentique et de lĂ©gitimitĂ©

Tout à fait, mais c’est justement ainsi que la culture vit !
Les Ă©changes la vitalisent, la transforment
 c’est comme une langue. Une langue qui n’évolue plus est une langue morte, une culture qui n’évolue plus a sa place dans un musĂ©e.

Par contre oui, le designer qui pompe (car c’était pas de l’inspi Isabelle, c’était du pompage) sans pitiĂ© et sans aucune considĂ©ration, c’est pas cool. Mais c’est pas de l’appropriation culturelle, c’est juste du pur pompage.

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