đŸ‘šâ€âš–ïž DÉBAT (autour de la mode) (partie 1)

Je pense que l’on en pourrait pas mieux rĂ©sumer la situation. Du coup @Zub on pourrait « s’insurger Â» des gamins / gamines des quartiers populaire portĂ© du fake gucci / balenciaga / vuitton quand tu te balades Ă  clignancourt. Ces mĂȘmes codes que tu vois apparaitre Ă©galement dans les mĂ©dias par des rappeurs & co souvent issu de milieu populaire.
Ce n’est pas si « Ă©tonnant Â» de voir la mĂȘme chose dans le sens inverse.

Mais je comprends ce que tu veux dire, c’est surtout une histoire de comm. « Vient acheter mon bleu de travail en coton biologique tissĂ© Ă  la main Ă  500e Â» ça en devient Ă©galement ridicule. Mais avec la mode c’est toujours une histoire de recommencement. Cela me rappel Ă©galement les vendeurs Margiela en blouse de travail comme tenue imposĂ©e.

C’est aussi qu’on a tendance Ă  parler ateliers de confection, provenance des fibres, qualitĂ© du travail et des conditions associĂ©es.
Et là, gros blanc quand j’en viens à exprimer un ressenti.
S’il faut qu’on aille tous dans le mĂȘme sens, je retourne Ă  mes prĂ©occupations bien personnelles et je n’embĂȘte personne.
Mettre les choses en perspective est parfois bien délicat.

Oulala t’embĂȘtes personne faut pas te prendre la tĂȘte. Ta rĂ©flexion n’est pas idiote et je pense que l’on est plusieurs Ă  s’ĂȘtre dĂ©jĂ  fait la remarque sur ce que tu dĂ©cris.
Ce qui est triste c’est que malheureusement il n’y a pas grande chose Ă  faire. Et je peux comprendre que cela puisse toucher certaines personnes plus que d’autres car il y a le cĂŽtĂ© personnel / passif.

Le truc qui dĂ©range le plus, comme dit plus haut, c’est le comportement des personnes qui chient sur certaines classes et qui en utilisent les codes. Mais au final la plupart du temps faut aussi y voir le cĂŽtĂ© positif. Moi le bleu de travail ça me rappel mon grand pĂšre de son vivant qui bricolait dans son garage avec sa tenue complĂštement trouĂ©e et toute crade mais avec lequel je passais de bons moments/ Revoir ce genre de piĂšce portĂ©e ça me rappel plus de jolies souvenirs.

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Nan c’est pas la mĂȘme chose. Porter du fake gucci c’est un moyen de sortir de sa misĂšre.

Porter des vĂȘtements de prolo quand t’es riche et bourgeois c’est exotique

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Tu n’en sors pas vraiment tu t’en donnes l’illusion. Mais au final ça reste la mĂȘme chose, l’illusion. Pareil pour le bourgeois qui n’ira jamais changer la charpente de sa maison de campagne. Appel ça « exotisme Â» si tu le souhaites mais ça reste juste une façade au final. MĂȘme niveau pour moi.

EDIT : Le dĂ©tail aussi qui est diffĂ©rent, c’est que les vĂȘtements de prolo, ils ont Ă©tĂ© achetĂ© Ă  plein tarif.

Encore une fois les gars je le redis parce que personne ne m’a rĂ©pondu sur ce point :

Quand je disais qu’il n’y avait pas grande chose Ă  faire, c’était que tu ne pouvais pas empĂȘcher des marques de rĂ©utiliser et s’approprier les codes de vĂȘtements de travail. La mode est fait ainsi.

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Je relinkerai ça autant de fois qu’il le faut

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Oui je sais je l’ai dĂ©jĂ  lu et c’est un trĂšs bon article. Mais ça ne change pas le fait que cela ne donne qu’une partie de la rĂ©alitĂ©. Je ne me dis pas que toutes les personnes qui ont les moyens, quand ils achĂštent des trucs qui ressemble Ă  des piĂšces portĂ©es par des pauvres, se disent forcĂ©ment que c’est juste pour le cĂŽtĂ© ironique.
Tout comme les mecs qui vont claqués des sommes astronomiques dans des trucs dégueulasse comme du Philippe Plein.

Ils achĂštent ceux que les marques leur proposent. Et pour eux le prix aussi est quelque chose qui peut sembler secondaire. Mais je comprends tout a fait qu’inconsciemment il peut aussi avoir ce petit plaisir « sadique » de se dire que mettre 250€ dans un tee shirt trouĂ© je peux me le permettre alors que les pauvres eux non.

Et Ă  cĂŽtĂ© tu auras Ă©galement toujours le riche qui va flexer avec son costume sur mesure et sa rolex. Qui est aussi une forme d’imposer ton statut social.

J’comprends zub. Ça « gratte Â» moins lors d’une imitation verticale comme dit chairbleue que lorsqu’il s’agit de farder les classes aisĂ©es en les accessoirisant d’une aurĂ©ole de vertu, de labeur et de mĂ©rites gagnĂ©s au prix d’un effort forcĂ©ment dur-au-mal, en nous vendant un rĂȘve maculĂ© dans un conte Ă  rebours oĂč aladin redevient aladesh.

Un exemple, cette nuit au profit d’un sommeil qui ne venait pas, je naviguais parmi les ootd quand je bloque sans raison particuliĂšre sur un henley schiesser de smq. Je switch sur la page produit et je tombe sur cette littĂ©rature qui me rend heureux pour le pigiste de paris-match qui Ă  l’évidence Ă  retrouver du boulot :

Citation
C’est moi, Karl-Heinz. Vous me connaissez probablement dĂ©jĂ , je suis le classique de 1923 qui incarne le meilleur de l’artisanat et la qualitĂ© supĂ©rieure dans un style contemporain. Je reste dĂ©contractĂ© par mon aspect chinĂ© qui est ma marque de fabrique intemporelle s’inscrivant dans une longue tradition. La patte de boutonnage pratique avec boutons en nacre sur l’encolure arrondie et les extrĂ©mitĂ©s plates sont Ă©galement synonymes de la meilleure qualitĂ©. Mes rayures bleues, mes boutons en nacre et mes bords plats traditionnels en guise d’emmanchures me mettent en valeur. Donc tu vois : je ne suis pas n’importe qui, je suis l’original parmi les originaux
 blabla bla



hĂ©bin dans mon esprit Ă  moitiĂ© sĂ©datĂ©, le henley, il vĂ©hiculait encore plus de valeurs qu’une bonne vieille cuisine du terroir et moi j’ai imaginĂ© ce que cette plume pouvait bien Ă©crire avant de finir au marketing d’une marque de sous-vĂȘtements


Citation

 le PrĂ©sident nous reçoit dans son immense bureau de 1753m2. Il a le regard fier. Le regard fier et bleu de celui qui accomplit l’impossible face Ă  un ennemi invisible. Nous nous apercevons que son front s’est barrĂ© de rides. Rides de fatigue, rides de combat. C’est un front qui est allĂ© au front.
Le Président a encore la force de sourire, comme il a la force de sourire aux Français. Pour les consoler, pour leur redonner espoir.
Pendant l’entretien, il n’aura de cesse que de caresser sa Rolex ModĂšle Diamond 1946, ce modĂšle mĂȘme qui l’a accompagnĂ© dans toutes les crises - le venin de l’« affaire Â» Benalla, la sauvagerie des Gilets Jaunes, le dĂ©chaĂźnement contre sa rĂ©forme des retraites
 Le bijou qui lui enserre le poignet l’a aidĂ© Ă  garder le cap, et lui a toujours indiquĂ© l’heure qu’il Ă©tait - l’heure du jour, l’heure de la France, l’heure de l’Histoire
 et en plus de ça, il a assez de rĂ©flexe pour s’pĂ©ta contre un ours !..

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Sur ce genre de piĂšces de prolos revendues Ă  prix d’or, c’est souvent les piĂšces en mode patchwork qui ont Ă©tĂ© créées de toute piĂšce qui me dĂ©range.
Je peux comprendre l’intĂ©rĂȘt esthĂ©tique, mais au final c’est encore plus se fabriquer une image de clochard de luxe comme dit s.cribe.

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Je ne suis pas sĂ»r que cette histoire de vĂȘtements soit en-tĂȘte d’un grand nombre de personnes au moment de leur achat. Si ça dĂ©range, le mieux est de consommer via la seconde main et je me range Ă  l’avis ci-dessus (@sc.ribe). Je rajouterais que dans les va et vient incessants existant entre les diffĂ©rentes « classes » (pour peu que le mot ait le mĂȘme sens pour nous tous) c’est plutĂŽt l’odeur qui dĂ©range que la couleur. Un bleu de travail qui sent le renfermĂ© ou l’humiditĂ© du deux piĂšces en fond de cour n’est pas le mĂȘme que celui qui sent le bon air frais de la machine Ă  laver efficace et du grand espace de sĂ©chage.

On remarque Ă©galement que ce type de va et vient n’existe que pour des objets finalement mineurs comme les habits. On ne voit pas d’engouement bourgeois pour les maisons mitoyennes, les voitures d occasion, les amants en situation de prĂ©caritĂ© ou les lycĂ©es pro.

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En fait c’est plus une sorte d’appropriation culturelle en mode je prends un truc de prolo que je mĂ©prise au quotidien et quand moi je le fais c’est cool parce que ça coĂ»te cher.

Ressembler à un SEGPA mais avec son salaire mensuel sur toi quand t’habites Rue de la Pompe y a un problùme

On revient toujours Ă  la lĂ©gitimitĂ© et l’authenticitĂ©

@anon81849787 c’est le problĂšme de savoir Ă  quel moment un vĂȘtement est assez galvaudĂ© pour ne plus ĂȘtre connotĂ©.

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Sartorialisme en arrive Ă  faire passer RoSaCe pour un mec de droite modĂ©rĂ©e. (Ce qu’il est, en comparaison.)

Entre la fixette sur Jacomet (trĂšs maladive, et pas trĂšs originale vu qu’il ressort les mĂȘmes anecdotes trouvĂ©es sur DPEC h24), l’homophobie, la xĂ©nophobie et la haine de tout ce qui n’est pas assez d’ED pour lui, c’est clair que ça ne vole pas bien haut.

Par contre, j’ai vu dans les commentaires d’un de ses torchons sur les chaussures de qualitĂ© une belle shitstorm. Je ne rĂ©siste pas Ă  l’envie de vous en partager quelques extraits (article « 10-marques-de-souliers-de-150e-a-600e »), ça serait dommage que ça se perde - lisez, ça vaut son pesant de cacahuĂštes :

Mais bref, fachorialisme, c’est la preuve qu’on peut avoir un bon Ɠil pour l’analyse de tenues et un manque d’élĂ©gance absolu (pour ne pas dire plus
 ah merde, je l’ai dit).

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Est-ce que justement on ne serait pas Ă  la pĂ©riode oĂč le bleu de travail va ĂȘtre galvaudĂ© et va perdre son identitĂ© premiĂšre Ă  force d’ĂȘtre portĂ© par tout le monde ?
Quand je vois des mecs bosser sur les chantiers ou quand j’y au bossĂ©, plus personne ne porte de bleu de travail presque. Les gars sont en pantalons et vestes techniques Leroy Merlins, donc mĂȘme si ça reste encore imprĂ©gnĂ© pour nous, les futures gĂ©nĂ©rations l’utiliseront comme on prends des dĂ©serts boots aujourd’hui.

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Putain j’ai ouvert une boite de pandore juste en partageant qq photos :sweat_smile:

Je vais essayer de rĂ©pondre Ă  tout le monde, c’est un truc qui m’intĂ©resse pas mal

Je dirai que ça dĂ©pend des gĂ©nĂ©rations. AprĂšs guerre, quand il y a vraiment commencĂ© Ă  avoir de la mobilitĂ© sociale, pour beaucoup de gens leurs origines pop c’était vraiment une honte. Je prend souvent l’exemple de mon arriĂšre grand pĂšre : il a eu une vie trĂšs dur (il a fait l’AlgĂ©rie chez les zouaves en engagĂ© volontaire, puis ouvrier en verrerie au four et syndicaliste) mais il en a toujours Ă©tĂ© trĂšs fier. Sa fille (ma grand mĂšre du coup) qui a grandit juste aprĂšs guerre, pour elle c’est vraiment quelque chose de honteux, qu’elle a essayĂ© de cacher toute sa vie.
Et c’est pas un exemple isolĂ©, la gĂ©nĂ©ration du baby boom a vraiment du mal avec ça !

Et y’a pas une question d’ĂȘtre lĂ©gitime ou pas Ă  porter des vĂȘtements de travail. Juste de cohĂ©rence et de respect, parce que ça reste symbolique, qu’on le veuille ou non. Pour l’argument du prix, faut pas oublier que jusque dans les annĂ©es 50 les vĂȘtements de travail coutaient vraiment une blinde (en part de pouvoir d’achat), c’est d’ailleurs pour ça que les gens les rĂ©paraient autant. Et il y avait un vrai travail sur les matiĂšres, coupes et finitions qui feraient pĂąlir pas mal de marques maintenant :joy: C’est aprĂšs qu’on a commencĂ© Ă  faire de la merde Ă  pas cher taillĂ©e n’importe comment

@GabrielCL Le bleu est toujours pas mal utilisĂ© dans les usines « a l’ancienne » de petite taille genre forge industrielle, fonderie, etc. Mais de moins en moins c’est vrai, et surtout moins visible (par rapport au bĂątiment par ex)

L’aspect de la hype autour de ça que je trouve super cool, c’est que ça amĂšne le public en gĂ©nĂ©ral Ă  s’intĂ©ressĂ© Ă  un monde et une culture qui sont un peu en train de se perdre. Il ya tellement de savoir faire artisanaux, paysans ou industriels qui sont en train de se perdre, c’est cool du coup que ça intĂ©resse un peu plus de monde, par le biais de la fringue. Le numĂ©ro de Avant mag sur le vĂȘtement de travail français en est un super exemple je trouve.

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Acheter un bleu de travail neuf quand on gagne 6k par mois c’est le bon plan, ça permet de renforcer son lien avec la classe prolo en â€č rendant hommage Ă  mon grand-pĂšre qui bossait Ă  l’usine â€ș (c’était le directeur mais il s’est fait tout seul tmtc)

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ça me rappelle le taré de Chefing, ça

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Pour ceux qui n’ont jamais vu ce bijou

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Finalement certains ont su, davantage que moi, mettre un peu d’ordre dans tout ce que je pensais ( dire
 ) .
Quand c’est dĂ©licat de faire clair et concis en live, ça l’est encore plus par Ă©cran et clavier interposĂ©.
Mais au final ça en a fait rĂ©agir quelques uns et moi, ça m’a permis de clarifier ma pensĂ©e.

Ne nous Ă©charpons pas, l’hiver n’est pas encore là