đŸ‘šâ€âš–ïž DÉBAT (autour de la mode) (partie 1)

Tout ça n’a rien de surprenant Ă  mes yeux. C’est cyclique et Ă  toujours fonctionnĂ© comme cela.

Les moins aisĂ©s cherchent Ă  utiliser les codes des plus aisĂ©s pour se « sortir » de leur groupe social. « La masse » utilise donc les codes des privilĂ©giĂ©s. Dans le mĂȘme temps, quand les bourgeois voient leurs codes utilisĂ©s par des classes sociales plus basses, ils tentent alors d’aller vers autre chose pour garder une dĂ©marcation. Il est alors frĂ©quent, Ă  travers le temps, de voir les bourgeois hyper des piĂšces des classes sociales infĂ©rieures qui auront dĂ©laissĂ©es par ces derniers.

Si on Ă©largi le prisme, ça s’est passĂ© pour tellement de piĂšces !

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cool j’ai grandi en zep rurale,je suis fils de familles d’ouvriers prolo au 3/4, juste une grand mùre ancienne bourgeoise et en plus mes grand pùre ont fait la seconde guerre mondial et indichine je crois

je peux porter tout ce que je veux dans ce qui est cool, de la work jacket au blazer en tweed, c’est un hommage Ă  mes ancĂȘtres, je suis ligitimes donc :heart_eyes:

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@PeecTur Ouais c’était compliquĂ© de rĂ©pondre ailleurs que lĂ  oĂč j’ai voulu exprimer qqch.
C’était tellement insolent


Et c’est tout aussi difficile de construire une pensĂ©e puis un Ă©change sur cet type de mĂ©dia. Mea maxima culpa. Ce doit ĂȘtre moi.

Mais pour dĂ©velopper, c’est la rĂ©cupĂ©ration du symbole qui me frappe. Pas de porter des fringues.
C’est le fait de vouloir faire de la thune avec un symbole aussi puissant que le bleu. Parce que oui, il y a une culture ouvriĂšre avec ses savoirs et ses symboles. Et que des bleus ou des inspirations soient vendus des sommes astronomiques, bah ouais ça me fait chier. Parce que les types qui les portaient, les bleus, ils savaient ce que c’était de se casser le corps pour nourrir leurs gosses. Et ce n’est pas un clichĂ© mais juste que tordre Ă  ce point une certaine rĂ©alitĂ©, en en faisant un truc hype, JE trouve ça rude. Et encore une fois, je trouve vraiment chouette ce que peut proposer @Achille et il a l’air d’aimer ce qu’il fait, c’est bien lĂ  le principal.
Ma réaction ne va pas contre lui, loin de là, mais contre ce truc ambiant. Parce que les bleus de travail sont solides, faits pour durer contrairement aux inspis, qui elles, sont là pour répondre à une mode et ne pourraient pas encaisser le tiers de ce que les originaux ont encaissé.

Si je fais le parallĂšle avec les Mods, c’est l’attribution de la reprĂ©sentation du bourgeois d’Albion par les jeunes des classes populaires, les pauvres. Parce que, ce que tu portes renvoie de toi ce dont Ă  quoi tu aspires. Et que les types se battaient contre des privilĂšges et voulaient abattre certaines diffĂ©rences, celles qui leur Ă©taient renvoyĂ©es Ă  l’extĂ©rieur du foyer, du quartier, par les plus chanceux mais aussi Ă©chapper par ce qui leur Ă©tait proposĂ© par leurs milieux. Cette fatalitĂ© qu’est la reproduction du schĂ©ma familial et du schĂ©ma social, sociĂ©tal.

Enfin, ça demanderait l’utilisation de trop de caractùres pour exprimer pleinement ce dont à quoi je pense.

Donc en chanson,

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Tant pis si on ne me suis pas sur ce coup.
Je cherchais juste à exprimer un truc qui va au delà d’un bout de chiffon.
Et du coup la zone « dĂ©bat » est plus adaptĂ©e, c’est vrai.
Mais je vais rester avec ma réflexion et ne pas tenter de partager un sentiment tellement niais.
Il n’y a rien de victimaire derriĂšre tout ça, ou de lĂ©gitime ou pas.
Mais une réflexion.

Je pense que l’on en pourrait pas mieux rĂ©sumer la situation. Du coup @Zub on pourrait « s’insurger Â» des gamins / gamines des quartiers populaire portĂ© du fake gucci / balenciaga / vuitton quand tu te balades Ă  clignancourt. Ces mĂȘmes codes que tu vois apparaitre Ă©galement dans les mĂ©dias par des rappeurs & co souvent issu de milieu populaire.
Ce n’est pas si « Ă©tonnant Â» de voir la mĂȘme chose dans le sens inverse.

Mais je comprends ce que tu veux dire, c’est surtout une histoire de comm. « Vient acheter mon bleu de travail en coton biologique tissĂ© Ă  la main Ă  500e Â» ça en devient Ă©galement ridicule. Mais avec la mode c’est toujours une histoire de recommencement. Cela me rappel Ă©galement les vendeurs Margiela en blouse de travail comme tenue imposĂ©e.

C’est aussi qu’on a tendance Ă  parler ateliers de confection, provenance des fibres, qualitĂ© du travail et des conditions associĂ©es.
Et là, gros blanc quand j’en viens à exprimer un ressenti.
S’il faut qu’on aille tous dans le mĂȘme sens, je retourne Ă  mes prĂ©occupations bien personnelles et je n’embĂȘte personne.
Mettre les choses en perspective est parfois bien délicat.

Oulala t’embĂȘtes personne faut pas te prendre la tĂȘte. Ta rĂ©flexion n’est pas idiote et je pense que l’on est plusieurs Ă  s’ĂȘtre dĂ©jĂ  fait la remarque sur ce que tu dĂ©cris.
Ce qui est triste c’est que malheureusement il n’y a pas grande chose Ă  faire. Et je peux comprendre que cela puisse toucher certaines personnes plus que d’autres car il y a le cĂŽtĂ© personnel / passif.

Le truc qui dĂ©range le plus, comme dit plus haut, c’est le comportement des personnes qui chient sur certaines classes et qui en utilisent les codes. Mais au final la plupart du temps faut aussi y voir le cĂŽtĂ© positif. Moi le bleu de travail ça me rappel mon grand pĂšre de son vivant qui bricolait dans son garage avec sa tenue complĂštement trouĂ©e et toute crade mais avec lequel je passais de bons moments/ Revoir ce genre de piĂšce portĂ©e ça me rappel plus de jolies souvenirs.

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Nan c’est pas la mĂȘme chose. Porter du fake gucci c’est un moyen de sortir de sa misĂšre.

Porter des vĂȘtements de prolo quand t’es riche et bourgeois c’est exotique

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Tu n’en sors pas vraiment tu t’en donnes l’illusion. Mais au final ça reste la mĂȘme chose, l’illusion. Pareil pour le bourgeois qui n’ira jamais changer la charpente de sa maison de campagne. Appel ça « exotisme Â» si tu le souhaites mais ça reste juste une façade au final. MĂȘme niveau pour moi.

EDIT : Le dĂ©tail aussi qui est diffĂ©rent, c’est que les vĂȘtements de prolo, ils ont Ă©tĂ© achetĂ© Ă  plein tarif.

Ayant passé mon enfance dans la campagne ouvriÚre profonde
J’ai toujours eu du mal avec cette idĂ©e de porter des fringues de prolo qui coutent un smic
Encore plus avec les truc comme brut qui vendent de la fripe au prix du luxe
Donc oui @zub je vois un peu ce que tu ressens
Aprùs je suis pas sur de te suivre sur tout, j’ai du mal à comprendre tout ce que tu veux dire mais je sens que c’est important à tes yeux

Bah si justement ne pas rentrer dans le jeu.
Je me sens beaucoup mieux dans mes sapes maintenant que je portes une grande partie de vraies fringues de prolo qui coĂ»tent rarement plus de 20 balles (mixĂ©es avec quelques piĂšces de labels que j’apprĂ©cie acquise pour une bouchĂ©e de pain en seconde main)
Que quand je me saignais pour acheter du crĂ©ateur d’inspi workwear/mili/vintage pour me deguiser en clochard de luxe
J’exagere le trait mais vous voyez l’idee

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Encore une fois les gars je le redis parce que personne ne m’a rĂ©pondu sur ce point :

Quand je disais qu’il n’y avait pas grande chose Ă  faire, c’était que tu ne pouvais pas empĂȘcher des marques de rĂ©utiliser et s’approprier les codes de vĂȘtements de travail. La mode est fait ainsi.

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Bah typiquement je me suis souvent posĂ© la question pour le bon vieu jean brut, vĂȘtement de travail de prolo qui est devenu juste un produit de luxe en fait

@Leit oui ça c’est sur et mĂȘme qui on peut ĂȘtre pour empĂȘcher un crĂ©a de vouloir essayer de faire quelque chose de cool avec cet hĂ©ritage qui lui a fait ressentir quelque chose c’est clair

Je relinkerai ça autant de fois qu’il le faut

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THIS

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Oui je sais je l’ai dĂ©jĂ  lu et c’est un trĂšs bon article. Mais ça ne change pas le fait que cela ne donne qu’une partie de la rĂ©alitĂ©. Je ne me dis pas que toutes les personnes qui ont les moyens, quand ils achĂštent des trucs qui ressemble Ă  des piĂšces portĂ©es par des pauvres, se disent forcĂ©ment que c’est juste pour le cĂŽtĂ© ironique.
Tout comme les mecs qui vont claqués des sommes astronomiques dans des trucs dégueulasse comme du Philippe Plein.

Ils achĂštent ceux que les marques leur proposent. Et pour eux le prix aussi est quelque chose qui peut sembler secondaire. Mais je comprends tout a fait qu’inconsciemment il peut aussi avoir ce petit plaisir « sadique » de se dire que mettre 250€ dans un tee shirt trouĂ© je peux me le permettre alors que les pauvres eux non.

Et Ă  cĂŽtĂ© tu auras Ă©galement toujours le riche qui va flexer avec son costume sur mesure et sa rolex. Qui est aussi une forme d’imposer ton statut social.

J’comprends zub. Ça « gratte Â» moins lors d’une imitation verticale comme dit chairbleue que lorsqu’il s’agit de farder les classes aisĂ©es en les accessoirisant d’une aurĂ©ole de vertu, de labeur et de mĂ©rites gagnĂ©s au prix d’un effort forcĂ©ment dur-au-mal, en nous vendant un rĂȘve maculĂ© dans un conte Ă  rebours oĂč aladin redevient aladesh.

Un exemple, cette nuit au profit d’un sommeil qui ne venait pas, je naviguais parmi les ootd quand je bloque sans raison particuliĂšre sur un henley schiesser de smq. Je switch sur la page produit et je tombe sur cette littĂ©rature qui me rend heureux pour le pigiste de paris-match qui Ă  l’évidence Ă  retrouver du boulot :

Citation
C’est moi, Karl-Heinz. Vous me connaissez probablement dĂ©jĂ , je suis le classique de 1923 qui incarne le meilleur de l’artisanat et la qualitĂ© supĂ©rieure dans un style contemporain. Je reste dĂ©contractĂ© par mon aspect chinĂ© qui est ma marque de fabrique intemporelle s’inscrivant dans une longue tradition. La patte de boutonnage pratique avec boutons en nacre sur l’encolure arrondie et les extrĂ©mitĂ©s plates sont Ă©galement synonymes de la meilleure qualitĂ©. Mes rayures bleues, mes boutons en nacre et mes bords plats traditionnels en guise d’emmanchures me mettent en valeur. Donc tu vois : je ne suis pas n’importe qui, je suis l’original parmi les originaux
 blabla bla



hĂ©bin dans mon esprit Ă  moitiĂ© sĂ©datĂ©, le henley, il vĂ©hiculait encore plus de valeurs qu’une bonne vieille cuisine du terroir et moi j’ai imaginĂ© ce que cette plume pouvait bien Ă©crire avant de finir au marketing d’une marque de sous-vĂȘtements


Citation

 le PrĂ©sident nous reçoit dans son immense bureau de 1753m2. Il a le regard fier. Le regard fier et bleu de celui qui accomplit l’impossible face Ă  un ennemi invisible. Nous nous apercevons que son front s’est barrĂ© de rides. Rides de fatigue, rides de combat. C’est un front qui est allĂ© au front.
Le Président a encore la force de sourire, comme il a la force de sourire aux Français. Pour les consoler, pour leur redonner espoir.
Pendant l’entretien, il n’aura de cesse que de caresser sa Rolex ModĂšle Diamond 1946, ce modĂšle mĂȘme qui l’a accompagnĂ© dans toutes les crises - le venin de l’« affaire Â» Benalla, la sauvagerie des Gilets Jaunes, le dĂ©chaĂźnement contre sa rĂ©forme des retraites
 Le bijou qui lui enserre le poignet l’a aidĂ© Ă  garder le cap, et lui a toujours indiquĂ© l’heure qu’il Ă©tait - l’heure du jour, l’heure de la France, l’heure de l’Histoire
 et en plus de ça, il a assez de rĂ©flexe pour s’pĂ©ta contre un ours !..

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Sur ce genre de piĂšces de prolos revendues Ă  prix d’or, c’est souvent les piĂšces en mode patchwork qui ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es de toute piĂšce qui me dĂ©range.
Je peux comprendre l’intĂ©rĂȘt esthĂ©tique, mais au final c’est encore plus se fabriquer une image de clochard de luxe comme dit s.cribe.

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Je ne suis pas sĂ»r que cette histoire de vĂȘtements soit en-tĂȘte d’un grand nombre de personnes au moment de leur achat. Si ça dĂ©range, le mieux est de consommer via la seconde main et je me range Ă  l’avis ci-dessus (@sc.ribe). Je rajouterais que dans les va et vient incessants existant entre les diffĂ©rentes « classes » (pour peu que le mot ait le mĂȘme sens pour nous tous) c’est plutĂŽt l’odeur qui dĂ©range que la couleur. Un bleu de travail qui sent le renfermĂ© ou l’humiditĂ© du deux piĂšces en fond de cour n’est pas le mĂȘme que celui qui sent le bon air frais de la machine Ă  laver efficace et du grand espace de sĂ©chage.

On remarque Ă©galement que ce type de va et vient n’existe que pour des objets finalement mineurs comme les habits. On ne voit pas d’engouement bourgeois pour les maisons mitoyennes, les voitures d occasion, les amants en situation de prĂ©caritĂ© ou les lycĂ©es pro.

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Trop fort ce steko :rofl:

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