👨‍⚖️ DÉBAT (autour de la mode) (partie 1)

[Fennec]

@anon81849787

tes sapes traduisent ce que tu souhaites communiquer comme image de toi à tes collègues.

Ça rejoins ma définition perso de l’élégance : s’exprimer et être soi-même sans mettre mal à l’aise autrui (par son décalage, ses manières ou en abusant de son capital, qu’il soit social ou culturel). C’est valable bien au-delà du vêtement.

Ça impose nécessairement de s’adapter à l’ambiance de son taf. Sans pour autant s’effacer — ce n’est pas le but.

Et ça impliquera forcément de l’autocensure. Ce n’est pas un mal en soi.

J’ai un style sarto, que j’ai eu dans un cab de conseil parisien (ambiance costume cravate tous les jours), comme dans une boîte d’ingénieurs de province. Dans un cas, je ne venais pas en jeans sauf l’es vendredi. Dans l’autre, je ne me ramène pas en trois pièces.

Le but c’est quand même d’être soi sans trop de décalage avec le milieu environnant. Ni trop se fondre dans la masse.

[ChairBleue]

@Fennec

Et ça impliquera forcément de l’autocensure.

Vraie question : est-ce que la mesure est de l’autocensure ?
Ca peut être mince comme différence, mais perso, j’en vois une quand même

[Fennec]

C’est une excellente question.

Je dirais qu’on est dans de l’autocensure si on a pas d’alternative satisfaisante autre que de suivre une règle implicite.

Pour revenir à mes exemples

• dans le cab parisien, l’autocensure aurait été de devoir vraiment suivre le style local, donc des costumes complets chiants (et ajustés). À la place, j’ai porté moult dépareillés, et pièces un peu vintage.
• dans la boîte d’ingénieurs, l’autocensure aurait été que je doive lâcher la cravate et les vestes pour du jean-tshirt. Ça m’aurait vraiment fait chier. À la place j’ai adapté mon style avec un peu plus le côté heritage/workwear/mix sarto-casu.

[Fennec]

@ChairBleue

Au-delà même de l’image d’entreprise, je pense que le client qui est prêt à te filer de la tune pour que tu bosses pour lui, encore plus si ton boulot doit en parti produire quelque chose qui va le représenter, le définir, donner alors une image de lui, etc … et bien il a une attente « d’identification » à travers toi et ce que tu renvois.

Comme me disait en off Nicolò en parlant de fringues : l’expérience marketing fait partie intégrante du produit que t’achètes.

C’est probablement le cas pour ce qu’on vend à nos clients : la forme en fait partie, y compris la façon dont on (se) présente visuellement. C’est comme ça, c’est un biais et faut faire avec, tant que le client n’est pas d’une fidélité absolue et nous connaît assez pour s’en foutre.

[anon81849787]

@ChairBleue

Vraie question : est-ce que la mesure est de l’autocensure ?

Pour moi c’est évident. Mais c’est pas très grave en fait, ça dépend d’à quel point on charge de sens le mot autocensure. Tu débarques pas en full Yohji sur un chantier mais ça t’empêche pas de te saper sans te déguiser en quelqu’un d’autre.

[yannos80]

Clairement y a des mecs au bureau, je ne veux pas voir leurs jambes poilues et leurs orteils dégueulasses^^.
Pour les femmes y a rarement (pour ne pas dire jamais) ce pb.
Donc les shorts au bureau et les espadrilles pour les hommes, ok, à condition d’une visite chez la/le pédicure régulièrement !

[anon81849787]

@ChairBleue

Entre le mec mandataire qui me dit avoir gagné un contrat « grace » à ma bagnole parce que le client m’a vu arrivé

Ça m’étonne pas du tout. Dans mon ancien taf on avait changé de véhicule de fonction pour passer à du haut de gamme, parce que débarquer en Scénic pour signer un contrat à 12 millions c’est franchement pas ouf en termes d’image.

@ChairBleue

croire que parce que t’es un minimum « entretenu » (pour pas dire sapé ou truc du genre) croire que t’es exclusivement un bureaucrate

C’est plus facile de contrecarrer cette croyance dans ce sens-là plutôt que de devoir convaincre que t’es pas un plouc quand t’es en Adidas pourries à une réunion de kick-off ! Je pousse le trait mais bon

[Boras]

pas très bodypisitive tout ça ^^

[Scr3xx]

Respectes mes poils stp

[ChairBleue]

@anon81849787

C’est plus facile de contrecarrer cette croyance dans ce sens-là plutôt que de devoir convaincre que t’es pas un plouc quand t’es en Adidas pourries à une réunion de kick-off ! Je pousse le trait mais bon

C’est vrai, mais si tu y arrives en revanche, t’as gagné un poids incroyable dans le game. Le client te lache bien plus difficilement. Si tu y arrives, c’est que t’as réussi à le convaincre en ayant passé cette barrière. Il considérera pas tes prochaines interventions pareil.
(… évidemment c’est pas automatique … et ça ne vaut pas pour tout le monde et tous les cas …)

Sans parler de fringues, c’est la même chose avec l’âge. Un jeune gars qui gère une boite est souvent toisé par ses pairs plus anciens sans aucune raison le plus souvent … juste pour l’âge et pas pour des raisons de compétences.
Dans le bâtiment, c’est encore vrai aussi avec les ploucs qui s’en prennent aux nanas …

[Fennec]

C’est toute la difficulté d’être soi-même avec des gens qui non seulement ne l’acceptent pas, mais en plus ont un pouvoir de décision basé sur la gueule que t’as.
Ça implique de se bagarrer un peu.

[ChairBleue]

A oui ?
Se bagarrer ?

Pour juste revenir plus sérieux, et dans une position « confort », je part toujours du principe que se mettre dans le dur, ça sert à rien.
Soit t’es fait pour bosser avec des gens (et pas contre), soit tu passes à un autre client qui en vaudra le coup (pas forcément qu’économiquement).
De ce que je vois, c’est que dans le temps, j’ai quand même bien l’impression que les gens, même dans le taf et par intérêts, finissent par se « regrouper » par « affinités » (sans doute vrai pour les petites et moyennes boites en dehors des groupes)

Les générations qui arrivent me semblent encore plus dans cette lignée …

[Fennec]

Se bagarrer était probablement un mot un peu dur. Mais globalement, avant qu’on te lâche les balloches avec ton style, en général il faut affronter (en silence ou non) un certain nombre de remarques. (C’est valable au-delà du style, niveau comportemental.)
C’est une forme de lutte.

[ChairBleue]

C’est là qu’on en revient à l’âge : tu rembarres plus vite avec « l’expérience »

Autre chose toujours sur ce même thème, mais si t’es sapé « différent » et que tu as X années de boites à gérer … c’est comme si tu crédibilisais ton aspect … alors que quand tu cumules (jeune / spé « différent » / femme / etc …) ben c’est effectivement un sport (de combat)

[Boras]

je pensas pas avoir autant de caractère haha

[eles]

J ai jamais adapté mes fringues au contexte pro perso

Du coup ça date mais je me suis fait recaler une fois en lien avec mes fringues par un vigile/CRS a l entrée d’une grosse institution ou je devais intervenir

Le mec m avait même confisqué ma carte pro percevant que j avais du la prendre/voler !

Un super souvenir en vrai haha

[McGeal]

T’es député et tu t’es pointé sans cravate, c’est ça ?

[Scr3xx]

On veut en savoir plus !

[Tyqdip]

Ça me choque vraiment pas d’adapter sa tenue à son environnement

Je suis à mon compte dans un secteur très relax, et ça me viendrait jamais à l’esprit de bosser en short

Pourtant je vais en rdv en birk (avec chaussettes !) avec des jeans troués sans soucis

On peut se permettre quelques largesses, mais faut pas que ce soit bloquant pour son interlocuteur tout de même, c’est contreproductif

Tout comme l’image que l’on renvoie de sa boîte, la bagnole est un bon exemple :

• Une bagnole bas de gamme : ils sont pas bons, ils font pas d’oseille
• une bagnole très haut de gamme : il gagne trop d’oseille, il nous encule

Donc … bagnole « premium »

J’ai souvenir d’un rdv chez Camaïeu y’a quelques années, un fournisseur devant moi arrive en Bentley continental GT😂 , ça dénotait avec le reste du parking

[Scr3xx]

@Tyqdip

Tout comme l’image que l’on renvoie de sa boîte, la bagnole est un bon exemple :

• Une bagnole bas de gamme : ils sont pas bons, ils font pas d’oseille
• une bagnole très haut de gamme : il gagne trop d’oseille, il nous encule

Vrai. La où j’ai bossé avant (ça a changé de patron au moment où j’arrivais), le gars s’était offerte une belle BMW, ils ont remarqué une baisse de trafic, du coup le gars revenait ensuite avec un vieux fourgon. C’était un garage moto dlnc pour le client : Patron pas riche = faible marge = bon RQP