đŸ‘šâ€âš–ïž DÉBAT (autour de la mode) (partie 1)

J’aurai du mal Ă  parler en interne d’entreprise 
 parce que lĂ  oĂč je bosse, on fait bien comme on veut.

En revanche, comme tu le dis @PeecTur , et lĂ  oĂč @The-Joker met aussi le doigt (en tout honneur), c’est le rapport au client et au final ce qu’il attend de toi. C’est du non dit, mais c’est bien prĂ©sent.
Au-delĂ  mĂȘme de l’image d’entreprise, je pense que le client qui est prĂȘt Ă  te filer de la tune pour que tu bosses pour lui, encore plus si ton boulot doit en parti produire quelque chose qui va le reprĂ©senter, le dĂ©finir, donner alors une image de lui, etc 
 et bien il a une attente « d’identification » Ă  travers toi et ce que tu renvois.

Sur ces sujets, j’ai quelques annecdotes chelou 
 :

  • Entre le mec mandataire qui me dit avoir gagnĂ© un contrat « grace » Ă  ma bagnole parce que le client m’a vu arrivĂ© 

  • Celui qui, en rendez-vous de chantier aurait Ă©tĂ© prĂȘt Ă  se frotter contre ma jambe parce que « le bĂ©ret c’est trop chouette, mais j’ose pas » et qui me prend en photo 

  • A l’inverse, croire que parce que t’es un minimum « entretenu » (pour pas dire sapĂ© ou truc du genre) croire que t’es exclusivement un bureaucrate 



 bref 
 des trucs qui perso me font rigoler (tant que j’ai de quoi travailler et vivre 
)

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Ça rejoins ma dĂ©finition perso de l’élĂ©gance : s’exprimer et ĂȘtre soi-mĂȘme sans mettre mal Ă  l’aise autrui (par son dĂ©calage, ses maniĂšres ou en abusant de son capital, qu’il soit social ou culturel). C’est valable bien au-delĂ  du vĂȘtement.

Ça impose nĂ©cessairement de s’adapter Ă  l’ambiance de son taf. Sans pour autant s’effacer — ce n’est pas le but.

Et ça impliquera forcĂ©ment de l’autocensure. Ce n’est pas un mal en soi.

J’ai un style sarto, que j’ai eu dans un cab de conseil parisien (ambiance costume cravate tous les jours), comme dans une boĂźte d’ingĂ©nieurs de province. Dans un cas, je ne venais pas en jeans sauf l’es vendredi. Dans l’autre, je ne me ramĂšne pas en trois piĂšces.

Le but c’est quand mĂȘme d’ĂȘtre soi sans trop de dĂ©calage avec le milieu environnant. Ni trop se fondre dans la masse.

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Vraie question : est-ce que la mesure est de l’autocensure ?
Ca peut ĂȘtre mince comme diffĂ©rence, mais perso, j’en vois une quand mĂȘme

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C’est une excellente question.

Je dirais qu’on est dans de l’autocensure si on a pas d’alternative satisfaisante autre que de suivre une rùgle implicite.

Pour revenir Ă  mes exemples

  • dans le cab parisien, l’autocensure aurait Ă©tĂ© de devoir vraiment suivre le style local, donc des costumes complets chiants (et ajustĂ©s). À la place, j’ai portĂ© moult dĂ©pareillĂ©s, et piĂšces un peu vintage.
  • dans la boĂźte d’ingĂ©nieurs, l’autocensure aurait Ă©tĂ© que je doive lĂącher la cravate et les vestes pour du jean-tshirt. Ça m’aurait vraiment fait chier. À la place j’ai adaptĂ© mon style avec un peu plus le cĂŽtĂ© heritage/workwear/mix sarto-casu.

Comme me disait en off NicolĂČ en parlant de fringues : l’expĂ©rience marketing fait partie intĂ©grante du produit que t’achĂštes.

C’est probablement le cas pour ce qu’on vend Ă  nos clients : la forme en fait partie, y compris la façon dont on (se) prĂ©sente visuellement. C’est comme ça, c’est un biais et faut faire avec, tant que le client n’est pas d’une fidĂ©litĂ© absolue et nous connaĂźt assez pour s’en foutre.

Pour moi c’est Ă©vident. Mais c’est pas trĂšs grave en fait, ça dĂ©pend d’à quel point on charge de sens le mot autocensure. Tu dĂ©barques pas en full Yohji sur un chantier mais ça t’empĂȘche pas de te saper sans te dĂ©guiser en quelqu’un d’autre.

Clairement y a des mecs au bureau, je ne veux pas voir leurs jambes poilues et leurs orteils dégueulasses^^.
Pour les femmes y a rarement (pour ne pas dire jamais) ce pb.
Donc les shorts au bureau et les espadrilles pour les hommes, ok, Ă  condition d’une visite chez la/le pĂ©dicure rĂ©guliĂšrement ! :laughing:

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Ça m’étonne pas du tout. Dans mon ancien taf on avait changĂ© de vĂ©hicule de fonction pour passer Ă  du haut de gamme, parce que dĂ©barquer en ScĂ©nic pour signer un contrat Ă  12 millions c’est franchement pas ouf en termes d’image.

C’est plus facile de contrecarrer cette croyance dans ce sens-lĂ  plutĂŽt que de devoir convaincre que t’es pas un plouc quand t’es en Adidas pourries Ă  une rĂ©union de kick-off ! Je pousse le trait mais bon

pas trÚs bodypisitive tout ça ^^

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Respectes mes poils stp :rage:

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C’est vrai, mais si tu y arrives en revanche, t’as gagnĂ© un poids incroyable dans le game. Le client te lache bien plus difficilement. Si tu y arrives, c’est que t’as rĂ©ussi Ă  le convaincre en ayant passĂ© cette barriĂšre. Il considĂ©rera pas tes prochaines interventions pareil.
(
 Ă©videmment c’est pas automatique 
 et ça ne vaut pas pour tout le monde et tous les cas 
)

Sans parler de fringues, c’est la mĂȘme chose avec l’ñge. Un jeune gars qui gĂšre une boite est souvent toisĂ© par ses pairs plus anciens sans aucune raison le plus souvent 
 juste pour l’ñge et pas pour des raisons de compĂ©tences.
Dans le bñtiment, c’est encore vrai aussi avec les ploucs qui s’en prennent aux nanas 


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C’est toute la difficultĂ© d’ĂȘtre soi-mĂȘme avec des gens qui non seulement ne l’acceptent pas, mais en plus ont un pouvoir de dĂ©cision basĂ© sur la gueule que t’as.
Ça implique de se bagarrer un peu.

A oui ?
Se bagarrer ?

Pour juste revenir plus sérieux, et dans une position « confort », je part toujours du principe que se mettre dans le dur, ça sert à rien.
Soit t’es fait pour bosser avec des gens (et pas contre), soit tu passes Ă  un autre client qui en vaudra le coup (pas forcĂ©ment qu’économiquement).
De ce que je vois, c’est que dans le temps, j’ai quand mĂȘme bien l’impression que les gens, mĂȘme dans le taf et par intĂ©rĂȘts, finissent par se « regrouper » par « affinitĂ©s » (sans doute vrai pour les petites et moyennes boites en dehors des groupes)

Les générations qui arrivent me semblent encore plus dans cette lignée 


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Se bagarrer Ă©tait probablement un mot un peu dur. Mais globalement, avant qu’on te lĂąche les balloches avec ton style, en gĂ©nĂ©ral il faut affronter (en silence ou non) un certain nombre de remarques. (C’est valable au-delĂ  du style, niveau comportemental.)
C’est une forme de lutte.

C’est lĂ  qu’on en revient Ă  l’ñge : tu rembarres plus vite avec « l’expĂ©rience » :joy:

Autre chose toujours sur ce mĂȘme thĂšme, mais si t’es sapĂ© « diffĂ©rent » et que tu as X annĂ©es de boites Ă  gĂ©rer 
 c’est comme si tu crĂ©dibilisais ton aspect 
 alors que quand tu cumules (jeune / spĂ© « diffĂ©rent » / femme / etc 
) ben c’est effectivement un sport (de combat)

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je pensas pas avoir autant de caractĂšre haha

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J ai jamais adapté mes fringues au contexte pro perso

Du coup ça date mais je me suis fait recaler une fois en lien avec mes fringues par un vigile/CRS a l entrĂ©e d’une grosse institution ou je devais intervenir

Le mec m avait mĂȘme confisquĂ© ma carte pro percevant que j avais du la prendre/voler !

Un super souvenir en vrai haha

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T’es dĂ©putĂ© et tu t’es pointĂ© sans cravate, c’est ça ?

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On veut en savoir plus !

Ça me choque vraiment pas d’adapter sa tenue à son environnement

Je suis à mon compte dans un secteur trùs relax, et ça me viendrait jamais à l’esprit de bosser en short

Pourtant je vais en rdv en birk (avec chaussettes !) avec des jeans troués sans soucis

On peut se permettre quelques largesses, mais faut pas que ce soit bloquant pour son interlocuteur tout de mĂȘme, c’est contreproductif

Tout comme l’image que l’on renvoie de sa boüte, la bagnole est un bon exemple :

  • Une bagnole bas de gamme : ils sont pas bons, ils font pas d’oseille
  • une bagnole trĂšs haut de gamme : il gagne trop d’oseille, il nous encule

Donc 
 bagnole « premium »

J’ai souvenir d’un rdv chez CamaĂŻeu y’a quelques annĂ©es, un fournisseur devant moi arrive en Bentley continental GT😂 , ça dĂ©notait avec le reste du parking

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