Magique.
Franchement, pour les chemises, on insiste très très mal sur la coupe, mais tu sens qu’il y a un truc qui se passe.
Pour faire une comparaison, une des choses les plus magiques dans les vestes tailleurs faites dans les règles de l’art (intégralement à la main, avec une science de la coupe par un maître artisan ou un modéliste expérimenté), c’est que ça ressemble à une vieille chiffe molle informe sur un cintre ou dans ta main. Et quand tu l’enfiles, le tissu se tire et se tend, le volume de la poitrine se dessine, les épaules sont tendues, et tu as une tenue exemplaire tout en étant très léger. Ce n’est pas tellement le padding ou la rigidité de l’entoilage que le tissu et sa façon d’être coupé qui donnent cette « perfection » (relative et subjective) des formes. C’est valable que tu sois chez Cifo, Sexton ou Formosa (même si les Napolitains sont un peu plus brouillons, mais pas tant que ça).
Et en fait, ce qui est marrant, c’est que j’ai senti ce même effet, avec la chemise coupée à la Gyappu. Bien sûr, il faut vraiment en remercier l’atelier (et son modéliste/patroneur, qui a une longue expérience), c’est d’abord et avant tout un travail d’artisan plus que de créateur artistique (encore qu’il y fiche bien son nez, vu qu’il doit avoir son salon rempli de protos). Il y a quelque chose de magique dans cette coupe, et il faut l’avoir dans les mains et sur les épaules pour le sentir.
Après, pour nuancer un petit peu : j’ai un physique athlétique, comme Thibaud (le créateur de Gyappu). Ses protos et sa vision du vêtement sont assez proches de la mienne. Son travail sur lui avec ses protos avait donc de grandes chances de bien tomber sur moi. Pour quelqu’un avec un fort embonpoint, par exemple, il faudra tester, ça peut rendre différemment.
Et pour nuancer ma nuance, j’ai un physique à la con : je suis grimpeur depuis seize ans, j’ai un dos beaucoup plus développé que le devant et un bon drop de 7. Mais malgré ça, ça rend plutôt bien.
Pour finir, bien entendu que Gyappu utilise du marketing, comme toutes les marques du monde. Maintenant, il y a vraiment une vision forte derrière, et une compréhension de ce qu’est le vêtement et comment cela doit s’exprimer dans sa vision.
Il y a en outre un long travail sur les protos, il doit en porter certains depuis plus d’un an. Cela n’est pas la panacée, mais lorsqu’un produit sort, il a été vraiment porté longuement. C’est un gage de confiance.
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En public, s’il vous plaît. 
Pour Gaijin occidental, oui. Thibaud n’est pas que spécialiste de la culture occidentale, cela peut jouer aussi dans son appréciation de la culture japonaise. (Même s’il n’est pas japonais lui-même, ce qui va forcément laisser quelques barrières.)
Hello Nieth,
Je trouve ton commentaire très pointu et j’aimerai y apporter écho.
Ton approche par Shūzō est brillante. En effet, sa composition est bien bitai, ikiji, et akirame. Tu expliques bien aussi que cette « idylle » n’arrive jamais, et par là même tu sous-tends qu’il existe une tension continue, non finie (j’ai trouvé très élégante ta manière de le dire).
En revanche, j’ai pour croyance qu’il ne faut pas se dire que la composition d’iki est d’avantage plus importante que la notion de débauche du monde flottant. En ce sens où l’environnement dans lequel est « mis » l’humain, a pour conséquence d’influencer et d’orienter son comportement adaptatif.
C’est par là même que lorsque j’esquisse une ébauche de définition d’un concept esthétique japonais sur mon site internet, je commence toujours par le contexte (historique - artistique - moral). Car un concept esthétique ne nait pas « hors-sol », il est un aboutissement d’une configuration donnée - dans une période donnée.
C’est donc (à mon sens) très difficile de dire si ce qui est le plus important : la poule (le contexte) ou l’œuf (le concept et sa composition) ?
Le fait que ce soit un cycle vertueux est peut-être plus « juste » pour approcher iki dans son contexte du quartier des plaisirs qu’était Tsushima.
Je suis vraiment épaté de ta lecture de la structure de l’iki pour ce qui est de la relation à l’autre. Peu de personnes prêtent attention à cette caractéristique de iki alors qu’elle est apportée par bitai.
Je pense qu’Enna.mie voulait simplement dire que dans ma recherche, je ne disjoins pas iki de shibumi, ni du reste du système esthétique japonais tout entier.
Au plaisir de te lire,
Thibaut
P.S : je suis complètement d’accord avec toi sur le fait que peu de japonais arrivent encore à expliquer « wabi-sabi » (qui n’existe pas dans le dictionnaire), c’est assez désuet et en même très « marketé » de nos jours. Comme l’art tailleur d’ailleurs. Mais je trouverai dommage de les laisser mourir (quand même).
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Huhu. Je veux dire que je ne m’y connais pas en chemise comme 99% des gens j’imagine.
Si je tombe sur ce site, sans enrobage, juste avec des photos, je passe mon tour.
Et comme je m’y connais pas, j’aime bien qu’on m’explique que c’est trop bien cette chemise. 
Merci @Fennec d’ailleurs !
Honnêtement, je suis passé au moins dix ou vingt fois sur le site en trouvant que ok leurs cravates étaient bien jolies, mais leurs chemises, mouais bof vachement cher et en plus pour du made in India… Puis c’est petit à petit, en lisant, que l’intérêt s’est créé de lui-même. Jusqu’à devenir hypnotique. (Là je me fais violence pour ne pas prendre sa première cravate rouge.)
Et j’ai commandé sur un coup de tête la chemise. Et c’était une bonne idée, en tout cas pour moi et ce que j’en fais bien entendu. (Et je comprendrais parfaitement qu’on ait un avis différent du mien, je suis tout sauf la science infuse.)
À voir pour les autres détails mais on est en droit d’attendre de plus beaux boutons pour 200 €.
C’est de la nacre. Il y a des irrégularités et elles sont purement visuelles. C’est normal, et raccord avec un tissu un peu irrégulier.
Mais je t’assure qu’au toucher ces boutons sont bel et bien parfaits (en forme), et de surcroît très agréable à enfiler dans leur boutonnière respective.
Ou alors j’ai mal saisi le sens de ta remarque ?
Dans ton message initial, tu ne fais pas mention des boutons. Je m’interrogeais juste sur la qualité des boutons en me basant uniquement sir les photos.
Comme toujours, il faut voir en vrai et pouvoir enfiler la chemise pour se faire une meilleure opinion. La coupe étant fondamentale, les boutons viennent après dans le jugement global.
J’essaye de te faire des photos dans l’après-midi. C’est difficile à rendre en photo. Mais globalement la forme des boutons est très régulière, leur toucher est agréable, et surtout ils sont faciles à enfiler et à enlever, tout en tenant bien (ça doit être le montage un peu à distance du tissu de la chemise, avec une queue ; c’est pas non plus si sorcier que ça à faire mais c’est bien fait). Ce que tu as vu comme irrégularité, c’est les traces noires de la nacre, qui sont uniquement sur le dos des boutons. C’est juste un détail, lié à l’imperfection de la matière.
Et comme tu dis, il faut surtout tester pour se faire une idée sur la qualité. C’est vraiment en en ayant une chez moi que j’ai changé d’avis sur ces chemises, le travail est vraiment bon.
Expert en bouton.
C’est pas top pour la gamme de prix.
si je puis me permettre, avant de faire un jugement : je ne sais pas comment onibaba a fait sa photo et d’où elle sort, mais je ne suis pas certaine qu’une image d’un bouton suffise à émettre à ce genre d’opinion
Non ?
De plus, si j’avais bien compris pour avoir parlé avec quelqu’un qui avait fait des boutons en nacre avec les initiales de sa marque dessus, c’est plutôt commun l’irrégularité sur cette matière, contrairement à la corne ou au plastique (oui bon ça c’est logique)
Je demande, je suis pas experte en bouton (d’ailleurs, j’ai souri en lisant ça et en voyant ta pp)
Et si tu dis que non je ferais ok, je suis là pour apprendre 
L’épaisseur.
Sujet clos pour ma part, je n’ai absolument pas envie d’en débattre ici. J’invite chaque forumeur a rentrer chez un chemisier très haut de gamme et à constater de par lui même.
Je ne suis pas ici pour refaire la guerre des boutons.
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En quoi l’épaisseur est un gage de qualité de boutons ? Vraie question, hein, j’ai déjà vu cette discussion quelque part, et hormis comme principe de vie, je n’ai jamais compris pourquoi des boutons plus épais, c’était mieux. Il y a peut-être une raison, mais je ne la vois pas. Toi qui est expert en bouton, tu la connais peut-être (auquel cas, je la veux bien, je dormirai moins bête).
Même en terme de solidité, je n’ai jamais pété en deux un bouton, la seule chose qui lâche c’est les coutures (mais là un coup de retoucheur, 1 à 5€ et c’est plié en dix minutes, donc c’est un non-sujet).
Pour l’instant, tu en restes à quelque chose de très dogmatique, avec de surcroît un argument d’autorité (« allez chez un chemisier haut de gamme pour constater ») qui est à côté de la plaque. Ok, je vais aller chez un chemisier haut de gamme. Et je vais constater quoi ?
D’ailleurs, en parlant de chemiserie haut de gamme, j’ai approximativement 50 photos en proxi de boutonnages Avino sur mon disque dur (réalisées pour un petit magasin parisien, qui justement en vend). Là, même en comparant… la différence de qualité n’est pas flagrante, et l’épaisseur des boutons est sensiblement la même. La qualité des coutures est proche (c’est du beau zampa di gallina bien fait, et que j’espère solide et durable dans les deux cas), les boutons sont très beaux aussi, les boutonnières de même qualité.
Bref, si tu as la réponse, je veux bien que tu m’expliques en quoi ces boutons-ci sont de mauvaise qualité. Ci-joint, une de ces fameuses photos où l’on voit bien la couture et le bouton en nacre.
Copyright Fennec, merci de demander avant de réutiliser ailleurs
Par ailleurs, pour finir sur ce sujet :
- On est là encore sur le jugement sur une photo prise à l’iPhone en intérieur le soir d’un point de détail d’une chemise. De là à en tirer une vérité générale sur le boutonnage, il y a un monde. Il faudrait que je prenne de vraies photos des deux chemises pour que vous ayez un point de comparaison commun. Chose que je ne puis pas faire là de suite.
- De la qualité du boutonnage, en tirer un jugement sur la chemise et sa qualité implique un long cheminement « logique » que la raison m’impose de ne pas emprunter. Ce qui prime dans un vêtement, avant tous les détails (qui servent surtout à faire gonfler la fiche technique depuis que BG a ouvert la boîte de Pandore marketing), c’est la qualité du tissu et de la coupe.
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je voulais pas débattre, mais apprendre. Du coup j’ai appris, c’est cool, merci
Épaisseur : mieux
pourquoi, sais pas, je vais creuser de mon côté.
(ceci dit vu que Fennec se pose la question aussi on peut lancer un topic ailleurs)
Bonne journée (et très belle référence et belle blague)
Non, désolé, je n’ai pas du tout envie de débattre de ça. Je ne suis pas ici pour enseigner, mes excuses.
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Dommage, j’aurais bien aimé apprendre quelque chose. Mais je comprends.
L’excellence globale d’un produit impose l’excellence de chaque détail. Pour les boutons c’est la qualité de la nacre, l’épaisseur, le polissage.
Ici le bouton n’est pas très épais et il n’est pas trop bien poli pour être honnête.
Celui en photo n’est peut être pas représentatif. Encore une fois je ne veux pas méjuger sur cette seule base.
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ils viennent de sortir 2 nouvelles chemises assez sympa.
Vous en pensez quoi ?
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Les deux tuent. Je les veux.
Mais comme j’ai un besoin spécifique prochainement, j’ai acheté la chemise blanche (la version normale, pas la 100% faite main), avec un tissu easy iron.
Mais c’est clair que ces deux chemises rayées finiront dans ma penderie.
J’ai déjà l’autre chemise à rayures peu communes, et c’est de loin ma chemise préférée. Après neuf mois à raison de 1 à 2 ports par semaine (donc une bonne soixantaine de ports), la coupe est vraiment divine (si l’on a un physique relativement athlétique), le tissu ne perd pas de sa superbe dans le temps, les cols et poignets idem. Ça vaut vraiment le coup, si on a déjà un fond de roulement en chemises, et perso je pense que je n’achèterai plus jamais de chemise d’une moins bonne qualité.
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