🏙 Architecture

Pour « juger Â» si c’est bien ou pas, il faudrait savoir pourquoi il le font et si ça a du sens.
C’est ce qu’appellent les 2 comparses le « porte Ă  faux Â». Si y’a une vraie raison, ça se dĂ©fend 
 si c’est juste une lubie en revanche 



 lĂ  je peux direct partager, mais c’est selon mes goĂ»ts et mon rĂ©fĂ©rentiel. J’aime les matĂ©riaux bruts dans leur Ă©tat primaire le plus possible et donc avec le moins de transformation possible.
Le RAL fait rĂ©fĂ©rence initialement Ă  une palette issue du Thermolaquage 
 donc d’un process de transformation et de peinture au four. Pourquoi ne pas Ă  la place trouver et utiliser un matĂ©riaux brut et plutĂŽt le mettre en valeur par sa fonction ? 
 c’est une idĂ©e ça qui me parle plus plutĂŽt : le matĂ©riaux devient l’aspect, plutĂŽt que l’aspect pour cacher le matĂ©riaux.

En tout cas ça me fout la gerbe de lire ce genre de pratiques. Je croyais que les architectes avaient une forme de noblesse.

Pour planter le truc d’emblĂ©e : on est complĂštement raccord !
Je supporte pas ces Ă©nergumĂšnes 


Blague Ă  part, je doute que ce genre de stratagĂšmes (tout comme celui de faire exprĂšs de perdre pour vivre chichement de petits honoraires) soient trĂšs viables Ă  moyen ou long terme. Les MOA se connaissent entre mĂ©tropoles, une rĂ©putation d’agence peut trĂšs vite dĂ©gĂ©nĂ©rer si tu viens Ă  Ă©nerver celui ou celle qu’il ne fallait pas, et comme les concours ouverts sont de plus en plus rares, ce genre d’agences peut vite ĂȘtre black-listĂ© et ne mĂȘme plus dĂ©passer le stade des candidatures.

C’est à peine aussi simple 

Ces agences ont justement une analyse fine de ce qu’elles font. Quand je dis que les MOA font dans leur froc, c’est justement que c’est de notoriĂ©tĂ©.
Les agences qui font ça sont sur des gros projets 
 elles Ă©tudient clairement les RC et savent ce qui ne marchent pas.
Quand elles gagnent > elles attaquent pas 

Et quand elle attaquent, elles gagnent pas le concours 
 elles font annuler la procédure ou on des dédommagements.
(nota : c’est d’ailleurs pour ça que certaines procĂ©dures vous les voyez passer parfois plusieurs fois : soit le MOA a vu une faille dans sa procĂ©dure et a la trouille, soit il a Ă©tĂ© menacĂ© indirectement de potentiel recours car un professionnel - bienveillant - lui aura fait remarquĂ© l’erreur)

Perso, si je devais m’amuser à jouer au tapis vert, en 23 ans, je n’ai vu objectivement que 2 MOA qui maütrisaient leur sujet juridiquement parlant.
Pour écarter une agence, en public, il faut de vraies raisons, justifiées.
Quand ils rĂ©pondent Ă  tous les critĂšres des candidatures, qu’ils sont plus ou moins dans toutes les instances (que ce soit l’enseignement, politique, clubs d’entreprises, associatifs, etc 
), ça devient dur de passer Ă  cotĂ© et de les « Ă©liminer Â» juste comme ça.

Du coup, certains donneurs d’ordres serrent les fesses 
 et puis à un moment ils finissent par se dire qu’il vaut mieux les avoir avec eux que contre eux 

C’est trĂšs malheureux 
 et pas non plus reprĂ©sentatif de la profession, des professions d’ailleurs, mais ça existe.

J’ai dĂ©fendu la procĂ©dure de concours, mais j’en ai autant Ă  dire Ă  son encontre :wink:
Vous imaginez bien qu’avec mon grand ñge, j’ai quelques anecdotes 
 et des casseroles à balancer :innocent:

balance ton MOA
 mĂȘme si tu parles mal des archi, je sais qu’au fond t’as compris

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Je parle « mal » des archis ? (je saisi pas si t’es sĂ©rieux :wink: 
 ou si tu dis « mal » dans le sens approximations ou si tu le dis dans le sens nĂ©gatif)
Si tu lis plus haut aussi, je les ai défendu !

Je trouve qu’on peut pas se passer d’eux justement 
 des bons seulement :wink: Ceux qui font d’abord de l’architecture avant d’en faire un unique et seul but de business :wink:

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j’étais pas sĂ©rieux, je cherchais juste une vanne avec une chanson pop :wink:
c’est assez gĂ©nial de lire vos points de vue Ă  tous
et ça me conforte dans mon lien privilégié avec les marchés privés

J’ai des « dossiers » aussi en PrivĂ© :joy:
Des truc coquasses aussi :stuck_out_tongue_winking_eye:

 mais c’est vrai que la relation est diffĂ©rente.

Attention aussi : sur certains trucs en privé, chez nous, le principe du concours ou des « procédures » qui y ressemblent sont de plus en plus présentes.

Quand je parle de s’extraire des contraintes de la physique, ça va de vouloir des montants de murs rideaux de 8 mĂštres de haut mais de 120 millimĂštres de profondeur ou un double vitrage ayant les mĂȘmes capacitĂ©s thermiques qu’un triple


Pour ce qui est des couleurs RAL, le problĂšme rencontrĂ© c’est de faire comprendre Ă  l’architecte que malgrĂ© l’aspect standardisĂ© de la couleur, le processus de fabrication peu faire apparaĂźtre de lĂ©gĂšres diffĂ©rences de teinte inĂ©vitables et que seuls eux voient le plus souvent.
Ils ont aussi souvent du mal Ă  comprendre que la couleur n’aura pas le mĂȘme rendu sur de l’acier ou de l’aluminium et on se retrouve Ă  perdre beaucoup de temps Ă  discuter de ce genre de soucis.

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Perso, j’ai rien contre le privĂ© dans l’absolu.
Par contre, je suis trĂšs mĂ©fiant vis Ă  vis du diffus et des projets issus d’études de faisa qui donnent vite lieu Ă  la course Ă  l’échalote du mĂštre carrĂ©.
Les pires projets des agences oĂč j’ai bossĂ©, c’était presque systĂ©matiquement du diffus.

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On coupe souvent le cheveu en quatre sur les RAL mais va voir l’opĂ©ration de la ZAC des Girondins par SOA : une cata sur les RAL des menuiseries et, franchement, ça fait tĂąche Ă  mon sens.
Je pense que beaucoup d’agences ont eu une expĂ©rience douloureuse de ce genre dans leur vie et sont flippĂ©es du RAL Ă  cause de ça.

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Vous parlez de RAL peut ĂȘtre parce que vous ĂȘtes loin de la cĂŽte ?
Chez nous, sur la cĂŽte, le thermolaquage (pour la rĂ©f au RAL) c’est de la bouse !

@romainsss : ok 
 j’avais pas perçu la « profondeur » de la contrainte physique dont tu parlais.

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Vos menuiseries, serrureries et couvertines sont sans thermolaquage du coup?

AnodisĂ© pour l’alu.
L’acier on en fait peu (je parle en menuiseries) 
 surtout pas sur la cĂŽte. IdĂ©alement, on privilĂ©gie le galvanisĂ© en forte Ă©paisseur (faut aimer l’esthĂ©tique)
On refait pas mal de bois.

Le problĂšme avec le laquage, c’est qu’il saute et s’écaille.
Exemple de l’aluminium :
Un alu laquĂ©, c’est en fait une barre qui sort brute des lignes (donc toutes les traces d’usinage visibles). Les indus poussent pour sortir du laquage : ça permet d’ĂȘtre moins propre sur la prod et de camoufler le tout en laquage.
Une fois posĂ©, le laquage ça se raye (genre une montre, un bracelet sur une main courante). Une fois rayĂ©, l’alu se corrode (alumine) dans la rayure et ensuite passe sous le laquage le faisant pĂ©ter par Ă©cailles complĂštes.
L’anodisĂ©, du coup, ça reste une couche d’alu dĂ©posĂ© sur de l’alu, dans la masse en quelque sorte. L’anodisation, finalement, c’est une sorte de prĂ© corrosion de l’alu 
 du coup, en cas de rayures, pas de soucis.
C’est Ă  cause de nos rĂ©gions Alantiques oĂč nous sommes sensibles Ă  ces phĂ©nomĂšnes que les fabricants remettent au catalogue les anodisĂ©s (exemple TECHNAL qui fait du noir, du rouge, du bleu 
 etc 
 dans le principe, on peut presque faire autant de trucs que le RAL).
Juste les fabricants et les poseurs sont plus rĂ©ticents car les barres doivent ĂȘtre propres du dĂ©but Ă  la fin et du coup, attention en production et sur site 
 jusqu’à rĂ©ception !
Les alus RAL, ça a commencĂ© fin des 80 / dĂ©but des 90 (je me souviens que le truc commercial qui tuait le marchĂ©, c’était de sortir du RAL de couleur 
 attention pas des trucs ouf, du vert, du bleu, du bordeaux 
 au mĂȘme prix que le blanc Ă  l’époque ! :joy:).
Les indus ont vite compris que c’était mieux en prod et on poussĂ©. A cette mĂȘme Ă©poque, l’anodisĂ© Ă©tait moins cher que le RAL blanc de base.
Aujourd’hui 
 chemin inverse chez nous et l’anodisĂ© est plus cher :joy:

Niveau environnement, le thermolaquage, si je dis pas de conneries, a une meilleure empreinte 
 mais les RAL de base sont garantis au max tenue de couleur Qualicoat pour 10 ans.
L’anodisĂ© naturel : ça a un impact bien plus important niveau empreinte en production (anodisation = chimie) mais la durĂ©e de vie est dans les 50 piges !!! (j’intervient encore sur des bĂątiments avec des garde-corps en alu anodisĂ© des annĂ©es 60/70 
 et le seul truc mort, c’est les pattes mĂ©tallique Ă  l’intĂ©rieur qui formaient les pattes Ă  scellements !)

On a Ă©videmment du thermolaquĂ© 
 mais ça tend Ă  largement diminuer, voir Ă©viter coĂ»te que coĂ»te Ă  moins de 20 / 30 bornes de la cĂŽte.
Dans l’idĂ©e du coup, beaucoup d’archis se tournent vers le bois qui devient de plus en plus prĂ©sent aussi.

Pour le mĂ©tal, on refait mĂȘme quelque fois du shoopage ! Ca avait disparu depuis 20 ans !

On utilise mĂȘme de plus en plus des trucs en alu brut (donc strictement aucun traitement) pour des menuiseries et des bardages.

Chez nous, le laquage a une tendance Ă  se retrouver sur les logements car c’est plus Ă©conomique et comme les programmes c’est de la dĂ©fisc sur 10 ans 
 la notion « intelligente » vis-Ă -vis du matĂ©riaux est oubliĂ© pour les enjeux Ă©conomiques de rentabilitĂ©.

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RĂąlerie du soir : je n’arrive pas Ă  croire que ça ne soit pas ce projet qui ait gagnĂ© le concours : PNG - Les Tours Nuages, Nanterre

Il y a peut ĂȘtre des choses que j’ignore (sur le budget et la faisabilitĂ© technique du truc) mais, Ă  la place, c’est cette espĂšre de projet immonde qui a gagnĂ© ça me dĂ©goĂ»te : Nanterre (92) - Tours Nuage RĂ©habilitation de 1 078 logements - RVA

Désolé pour la mauvaise humeur.

Pour le coup, sans mĂȘme avoir une culture, c’était un peu sous leurs yeux : c’est littĂ©ralement le petit fils d’Aillot qui a participĂ© au projet.

Je trouve le bĂ©ton sublĂźme, c’est du bĂ©ton sablĂ© et on dirait du Monet


Quel gĂąchis.

Je crois que c’est aussi douloureux que le projet de la battersea de Londres, le bĂątiment incroyable de la pochette d’Animals des Pinks Floyd qui va ĂȘtre saccagĂ© par un projet immonde de Foster (j’ai du respect pour Foster mais lĂ , vraiment, je pense que je suis dans l’euphĂ©misme quand je dis immonde).
Le genre de choses auxquelles je m’efforce de ne pas trop penser parce que ça me mine le moral.

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Oui, c’est sĂ»rement le budget qui a emportĂ© la dĂ©cision


Disons qu’il y a des projets de Foster pour lesquels j’ai du respect mais je te rejoins sur la production de son agence en gĂ©nĂ©ral.

Je parlais bien de ce projet, avec si je ne m’abuse un Apple store au sommet de l’usine
 U. Massacre, vraiment


Au dĂ©lĂ  du coĂ»t matiĂšre, Ă  mon avis c’est surtout la pose qui a dĂ» faire tiquer. La mise en place du bĂ©ton avec un coffrage glissant, ça m’a l’air bien casse-gueule


Mais formellement, effectivement le projet de PNG est loin devant, c’est trùs joli.

Au delĂ  de l’esthĂ©tique, il y a techniquement un paquet d’interrogations qu’un projet rĂ©sous en Ă©tant dans une technique connue face Ă  un autre ou toutes les interrogations restent.
Ça a sans doute aussi fait peur.

Je pense par exemple aux problématiques suivantes :

  • chantier en site occupĂ©
  • nuisances
  • sismique et poids rapportĂ©
  • faisabilitĂ© de ce type de bĂ©ton (j’étudie en ce moment dĂšs dossiers en bĂ©ton de chanvre 
 on est pas sorti de l’auberge !) : hauteur / feu / etc 

    
 etc 

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Le fait de sortir des rĂšgles de l’art peut effectivement coĂ»ter trĂšs cher si les bureaux de contrĂŽle estiment qu’il faut faire certifier le principe.
Je n’ai jamais bosser sur des façades en bĂ©ton, mais pour l’avoir fait avec un parement en pierre, les tests Ă  faire peuvent vite coĂ»ter cher quand on sort des recommandations du CSTB.

J’entends et j’ai effectivement pas toutes les billes pour comprendre le projet, sur le plan technique notamment.
Par contre, l’objection que je fais n’est pas purement esthĂ©tique, il y a aussi une question de richesse de la matĂ©rialitĂ© et de sens patrimonial et historique (mais je pense que tu le sais et que ta formulation Ă©tait un raccourci)

Oui oui 
 j’avais bien compris.
C’est d’ailleurs pour ça que j’ai commencĂ© par « au-delĂ  de l’esthĂ©tique » oĂč il fallait entendre un truc plus large comme tu le souligne avec matĂ©rialitĂ©.
Sur ce point, je te rejoins effectivement :wink:

D’ailleurs, en ce moment, je comprend bien ce type de « sujet » ou « problĂ©matique » puisque je viens de participer Ă  un AMI pour « tenter » d’avancer sur ces problĂ©matiques rĂ©glementaires qui nous bloquent un peu actuellement.

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