Ca nâa rien Ă voir avec le fait de se prĂ©occuper plus du reste du monde ou des immigrĂ©s que des Français.
Ca a à voir avec deux convictions politiques différentes sur la maniÚre de répondre aux problÚmes des gens, et une approche morale différente de ce que veut dire « faire société ».
Je grossis le trait, mais la droite considĂšre que les gens iront mieux sâils sâenrichissent, et pense que pour que les gens sâenrichissent il faut de la croissance du PIB en valeur absolue, et que cette croissance nâexiste quâen libĂ©rant au maximum les entreprises (el famoso thĂ©orie du ruissellement). Et sur le plan moral, la droite pense que ce qui dĂ©finit une sociĂ©tĂ© câest tantĂŽt une appartenance (nationale ou « raciale » si ce mot Ă un sens), tantĂŽt une capacitĂ© Ă contribuer Ă la croissance (en gros, soit tu produis du PIB soit tâes un parasite hors sociĂ©tĂ©) (parfois câest les deux en mĂȘme temps).
A nouveau grossiĂšrement, la gauche pense que pour que les gens aillent mieux, il faut non seulement quâils aient un niveau de vie digne, mais aussi des capacitĂ©s pour « mieux vivre » collectivement : des services publics de qualitĂ©, un environnement sain, un environnement social pacifiĂ© et fondĂ© sur la solidarité⊠Et pour ça, la gauche pense que produire toujours de PIB suffit pas, mais quâil faut aussi des investissements publics, plus de redistribution Ă©conomique, et encadrer la maniĂšre dont la richesse est produite pour quâelle profite Ă plus de gens de maniĂšre plus Ă©quitable et plus Ă©cologique. Et sur le plan moral, la gauche pense quâon fait sociĂ©tĂ© quand on dĂ©cide de vivre ensemble autour dâun certain nombre de principes (dont la solidaritĂ©) peu importe quâon soit marron ou rose, ou quâon produise beaucoup, un peu ou pas du tout de croissance (en gros, si tâes dans lâincapacitĂ© de produire du PIB tâas quand mĂȘme le droit de vivre dignement).
Est-ce quâune de ces deux visions a raison ou tort ? Comme dit Jacko, câest une affaire de positionnement idĂ©ologique avant tout. Si moi je considĂšre que je prĂ©fĂšre ĂȘtre un peu moins riche pour quâun autre soit un peu moins pauvre (mĂȘme sâil nâest pas nĂ© du bon cĂŽtĂ© de la frontiĂšre), et toi non, on est juste pas dâaccord et câest comme ça. On rĂ©soudra pas ça aujourdâhui.
Mais en attendant, le problĂšme, câest que les politiques menĂ©es par la droite depuis les annĂ©es 80 nâont pour lâinstant que rĂ©ussi Ă produire plus de croissance en valeur absolue. Pas tellement plus de pouvoir dâachat pour les plus prĂ©caires et pour les classes moyennes, pas tellement un environnement sain. Et pour produire ces politiques, on a cassĂ© les services publics, ce qui fait que non seulement les gens sont tendanciellement plus pauvres, mais en plus ils se soignent moins bien, et ont accĂšs Ă des infrastructures de mauvaise qualitĂ©. Parce que la recherche en Ă©conomie a montrĂ© que la thĂ©orie du ruissellement ça marche pas. Et face Ă ce constat dâĂ©chec, plutĂŽt que de remettre en cause son prĂ©supposĂ© idĂ©ologique, la droite prĂ©fĂšre monter des clivages artificiels (nous vs les autres), et prĂ©tendre que si les choses vont mal, câest parce quâon donne trop aux autres, parce quâon donne trop aux fonctionnaires, aux agences Ă©colo, ou un autre bouc Ă©missaire. Sans jamais regarder lâĂ©lĂ©phant au milieu de la piĂšce : depuis les annĂ©es 80-90, la part de la richesse quâon crĂ©e tous ensemble mais qui est captĂ©e par les plus riches, les actionnaires, les mecs comme Musk, ou le CAC40 nâa fait quâaugmenter. Au dĂ©triment de la majoritĂ© des gens. Câest Ă ces mecs quâon « donne trop ».
Toutes les stats, tous les Ă©conomistes sĂ©rieux le montrent, mais bizarrement, tu entendras lâinverse Ă la tĂ©lĂ© si tu allumes BFM⊠Parce que « oui mais on soigne les Ă©trangers gratuitement ave lâAME ». Ok Bob, mais lâAME câest moins dâ1 milliard par an. LâISF câĂ©tait 5.
Enfin, bref, jâai encore craquĂ© un pavĂ© pour rien. Bise.
PS : câest con jâai foirĂ© mon premier post et du coup jâai pas pu lâĂ©diter ni le supprimer 