Il y a forcement une attirance un peu esthetique, câest le but meme des parfums. La recherche du beau. Le parfum est quelque chose de superficiel, de non essentiel. Son seul but est de plaire, de transmettre des emotions comme le font dâautres formes dâart.
Utiliser les naturels câest faire un hommage a la beaute de la nature tout en soutenant les producteurs de matieres premieres. Si jâai la possibilite, câest sur que je previlegie du naturel
Pour ĂȘtre un peu plus critique sur le naturel, câest beau, puissant, trĂšs marquĂ©. Mais le discours du naturel vs le synthĂ©tique est trĂšs biaisĂ©. La chimie verte est aujourdâhui trĂšs opti. Faut pas oublier que les terres utilisĂ©es pour les plantes Ă parfums ne sont pas utilisĂ©es pour de lâagriculture. Et que câest Ă©galement une grande consommation dâĂ©nergie et dâeau.
Messieurs, je me rĂ©gale Ă vous lire ! Je trouve tous les aspects de la parfumerie passionnants, de la chimie Ă la dimension esthĂ©tique (il me semblait, @Nieth , que tu niais la dimension artistique, puisque tu ne voyais que lâaspect « utilitaire » dans la parfumerie, avais-je mal compris ?), en passant par tout le processus crĂ©atif.
Ce qui me surprend chez toi, @Nieth (et je remets une piĂšce lĂ -dessus pour le plaisir de la discussion), câest ce rejet premier de la niche - lĂ oĂč tu vois vieilleries et puanteurs, jây vois (aussi) prises de risques, parti pris, matiĂšres premiĂšres⊠mĂȘme si je suis pas dupe quant Ă tout le cĂŽtĂ© « grands discours cachant du vide », tarifs de malade parce que ça fait riche, etc.
La « puanteur » (ou plus exactement lâagessivitĂ©) situant plutĂŽt pour moi du cĂŽtĂ© de One million et Invictus.
Que de belles marques dans la niche : Parfums dâempire, Violet, Heeley, Malle (oui, Portrait of a lady sent la vieille, mais la vieille distinguĂ©e, cultivĂ©e, qui a eu une vie riche et mouvementĂ©e, et qui vit encore dans son manoir poussiĂ©reux parce quâelle y aime ses livres reliĂ©s et ses grands rideaux en velours), Xerjoff, Anatole Le Breton (son Grimoire, qui pour le coup, rentre dans ta catĂ©gorisation mais au masculin, nâest pas forcĂ©ment portable, mais raconte tellementâŠ) et tant dâautresâŠ
Je ne renie pas le cĂŽtĂ© artistique mais je ne considĂšre pas ça comme de lâart en soi. Plus du design.
Pour bien connaĂźtre le cĂŽtĂ© prestige, le cĂŽtĂ© mass, et le cĂŽtĂ© niche, câest juste quâil nây a pas que la niche dans la vie. Et toujours remettre la niche en avant ça me fait un peu penser aux BG boys qui ne sont pas toujours trĂšs objectifs.
Dans la niche il y a des piliers, des choses qui ont marquĂ© lâhistoire de la parfumerie, qui permettent dâexplorer de nouveaux territoires, de prendre des partis pris, de sâamuser.
Mais il y a aussi du marketing (ptdr les gens qui comprennent rien au marketing et qui disent que la niche nâen fait pas), des copies, des parfums qui nâapportent rien (pas mĂ©morables, insignifiants, sentent bons mais sans plus), des partis pris mais aussi parfois câest juste pas fini. Beaucoup de copinage et de mauvaise foi chez auparfum qui devraient ĂȘtre plus transparents et aussi remettre en question leur olfaction.
Et dans le prestige il nây a pas que du bon mais il y a des choses commerciales qui sentent bons et qui sont extrĂȘmement bien rĂ©alisĂ©es. On est sur de la trĂšs grande technicitĂ© en terme de puissance, de diffusion et de construction. Et ouai ça peut ĂȘtre trop puissant mais câest ce que les conso veulent et faut pas se leurrer, quand tu lances un nouveau grand paco rabanne, tâattends retour sur investissement.
Ce qui me dĂ©range câest le manque de recul et de mesure. Il y a du bon dans tout.
Par exemple, Bleu de Chanel a une formule ultra quali qui coĂ»te trĂšs cher et câest monstre de technicitĂ©. Et le jour oĂč je lâai compris jâai fait un pas dans ma façon de sentir et de comprendre le parfum.
En niche je le disais lâautre jour, en seulement 6 ans dâexistence Baccarat rouge a marquĂ© la parfumerie et on a retrouvĂ© pleins dâinspi sur le marchĂ©.
(my poopoor two cents^^)
Aujourdâhui on les appelle marques de niche, mais quand les premiĂšres sont apparues elles avaient juste leur nom et des revendications simples : une crĂ©ation indĂ©pendante sans se soucier de lâair du temps, sans trop de marketing, sans distinguer un masculin dâun fĂ©minin, sans regarder le prix de revient du « jus » et sans les pilons massifs des tests consommateurs.
Mais business is business⊠et des pâtits gars du marketing ont vu lĂ lâoccasion dâexploiter lâimaginaire affairant Ă lâĂ©litisme nichĂ©.
AprĂšs, imo, le fossĂ© dĂ©sormais tenu entre la niche et lâingĂ©nierie cosmĂ©tique, lâexemple des multiples immixtions de rockstars comme Kurkdjian jusque dans la lessive, la transversalitĂ© des compĂ©tencesâŠ
⊠des Ă©volutions concomitantes Ă lâĂ©dition abusive de flanckers ± douteuxâŠ
⊠font que, perso, aujourdâhui, jâprends autant de plaisir Ă sentir une fragrance de niche Ă lâarchitecture complexe quâune eau jeune Ă 10âŹ.
Quant Ă savoir si la parfumerie est un art, jâen sais rien mais⊠jâavoue que lâexemple dâun SĂ©crĂ©tions Magnifiques ne mâa jamais laissĂ© sans questions : lâodeur a clairement son pâtit effet hypnotique.
Dâabord rĂ©pulsif et totalement importable MAIS avec un cĂŽtĂ© « reviens-y » que jâaime mâexpliquer par ce quâil reste de reptilien en chacun de nous, en prise directe sur nos hypophyses.
Un jus dont je nâhĂ©siterais pas Ă vaporiser qques gouttes sur Le Cauchemar de FĂŒssli pour Ă©tendre jusquâen odorama sa contemplation et illustrer olfactivement lâidĂ©e que lâhomme derriĂšre la civilisation cache le faux-nez de la barbarie.
(Pour lâIfra, hĂ©las, il suffit de survoler un peu la parfumerie mĂȘme en dilettante pour rapidement dĂ©couvrir son existence.
Perso câest en cherchant un floral dâoeillet qui ne serait pas trop surannĂ© que jâai dĂ©couvert les limitations dâeugĂ©nol et donc lâiso-eugĂ©nol, le methyl-eugĂ©nol, et toutes ces contraintes imposĂ©es au bras de la crĂ©ation⊠et valent Ă mon Vitriol dâOeillet dâavoir Ă©chouĂ© aux cĂŽtĂ©s de carottes et de courgettes tombĂ©es dans lâoubli dans ce bac du frigo qui me sert habituellement de cimetiĂšre Ă lĂ©gumes.)
Câest drĂŽle que tu parles de ça, je viens de rĂ©cupĂ©rer un Eau Jeune des annĂ©es 80 (Fleur Ă fleur), qui a dĂ» parfumer des milliers et des milliers de jeunes et moins jeunes filles, eh bien, il est trĂšs beau !
SĂ©crĂ©tions magnifiques, je ne lâai senti que sur tige, mais je mâĂ©tais fait aussi cette rĂ©flexion sur cette attraction/rĂ©pulsion, de lâordre de nature/culture. Il faudrait que je lâessaie sur peau.
JâĂ©tais allĂ© Ă une confĂ©rence de lâOsmothĂšque oĂč le nez qui avait fait un coffret collector autour du film Le Parfum (dâaprĂšs Suskin) nous avait fait sentir chaque flacon (de mĂ©moire : les rues de Paris, la tannerie, la grotte, la vierge, lâorgie etc.), et la dĂ©marche dâutiliser des odeurs Ă©vocatrices et des scĂšnes du film comme brief Ă©tait absolument fascinant !
Je saisis bien ce que Kurkdjian - Baccarat peut avoir de novateur, par contre je ne peux pas le sentir, au propre comme au figurĂ©. Il me rappelle le cresson (que je dĂ©teste), jâimagine que ça doit ĂȘtre le dosage de safran (rien Ă voir je sais, mais je cherche dâoĂč me vient ce rejet). De la mĂȘme maison, je lui prĂ©fĂšre Oud Satin Mood, que jâaime beaucoup (mĂȘme si ça ne mâĂ©tonnerait pas que @Nieth dise quâil sent la vieille).
Tiens dâailleurs, @Nieth et @Romain , je mets bien sĂ»r mes flacons dans une armoire Ă lâabri de la lumiĂšre, de lâhumiditĂ© et des variations de tempĂ©rature , mais ça vaut le coup de mettre mes piĂšces rares (un ĂgoĂŻste de 90, entre autres) dans le bas du frigo, comme @BulgareFila ?
Je ne suis pas collectionneur donc pas sur dâĂȘtre lĂ meilleure personne pour te rĂ©pondre, mais je peux te dire que toutes les boĂźtes dans lesquelles jâai bossĂ© conservent absolument tout dans des frigo
Mais il me semble quâĂ notre niveau de consommation ça nâa que peu dâintĂ©rĂȘt. Ăa doit compter pour qui cherche Ă conserver un parfum plus dâun siĂšcle, ou cherche Ă prĂ©server un jus vieux dâautant, mais protĂ©ger nos flacons des brusques variations de tempĂ©ratures, et aussi un peu de la lumiĂšre, suffit largement.
(Moi jâen ai mis un par excĂšs de prudence et paske châuis plus fragile encore quâun Ă©tudiant en pĂ©riode dâexamen.^^)
Si tu veux le garder plus de 3 ans ça importe pas mal
Dâailleurs comme ça abordait la question des prix en parfumerie niche, câest quoi les marques/maisons qui proposent des parfums intĂ©ressants Ă des prix « raisonnables » (je sais que raisonnable veut tout et rien dire mais bon ^^). Jâai Diptyque et Parfums dâEmpire qui me viennent tout de suite en tĂȘte mais je serai curieux dâen connaĂźtre dâautres (un peu marre de sentir des parfums gĂ©niaux mais totalement hors budget pour moiâŠ).
Moi jâai encre noire de Lalique qui est vraiment un beau vetiver, Ă 50 balles les 100ml
Si tâas pas dâargent, va chez Clive Cristian
JâĂ©tais pas prĂȘt
Il y a des parfums qui sont plus facile Ă porter pour des personnes qui ont tendance Ă avoir des maux de tĂȘte avec les parfums ?
Ha tiens, jâaurais pas cru^^, jâai appris un truc utile, thx.
Mancera je trouve ça vraimnet accessible mais certains parfums sont peut-ĂȘtre un peu trop synthĂ©tiques
Etat Libre DâOrange aussi pas mal câest en promo sur Notino en ce moment si je dis pas de bĂ©tises
Tu as la maison essential parfums qui vend ses bouteilles de 100 ml
Chaque parfum est par un nez différent
Ils sont superbes et je peux te conseiller le orange X santal parmi la gamme
Merci pour la suggestion, je ne connaissais pas du tout. Je vais aller voir ça
Alors vous allez porter quoi principalement cet automne ?
Pour automne hiver jâĂ©tais « Vis et Armis » et « Tonnerre » chez Beaufort London (dĂ©couvert ici dâailleurs) tous les deux trĂšs fumĂ©s. Je compte passer à « Lignum Vitae » toujours chez eux, pour un truc plus doux, qui a presque une odeur de gĂąteau (oui dit comme ça ça a pas lâair fou mais câest vraiment agrĂ©able en hiver, presque rĂ©confortant). Sens Unique vend des Ă©chantillons, câest vraiment Ă tester