Hello,
Je fais une réponse globale. Encore une fois je suis pas du tout venu ici pour juger ou pour imposer une vision qui pourrait sembler (je le conçois) un peu arrogante.
Plus haut on me parle du concept de « beau ». C’est évidemment un concept illusoire, le beau n’existe pas, ou il existe uniquement dans le regard de celui qui le prononce. Le beau c’est le moyen le plus sûr d’arriver à une forme de consensualité où personne n’a rien à gagner. Bonne Gueule, Asphalte et cie font de « beaux » vêtements mais qui n’ont pour moi pas le moindre intérêt.
Prenons pour exemple les lookbooks de nos marques favorites. Que ce soit Kapital ou une autre que j’ai oublié de cité et que j’adore, Needles, leurs lookbooks proposent des tenues que l’on pourrait qualifier vulgairement d’extravagantes, ne respectant pas les canons disons habituels de ce qui fait une tenue cohérente cassant souvent les règles établies. Leur but est évidemment ailleurs (en plus évidemment de mettre en valeur leurs créations), on met des sabots en cuir avec des pantalons de survêtements, des blazers décorés en jacquard par dessus de la fausse fourrure imprimée léopard (c’est un exemple). On empile des pièces en dépit du bon sens de la majorité. Quid du beau et de l’harmonie ? C’est dans le regard du designer et personnellement je n’ai pas la prétention de lui dire qu’il a des goûts de merde. Et que justement quelqu’un de random vienne dire « les volumes sont niqués », « cette nuance de vert détonne », ça n’a aucune espèce d’importance. Par exemple j’aime beaucoup ce que propose Nikko sur Insta, un style bien à lui très large avec des fringues que l’on voit peu ailleurs. Mais je trouve que la majorité de ses tenues sont flingués par ses choix de baskets à mon sens catastrophiques. Toutefois c’est une opinion qui ne peut pas avoir d’intérêt pour lui. Parce que c’est une personne qui maîtrise son sujet, dont l’intérêt voire la passion pour le vêtement suffit à lui donner une légitimité au sein de laquelle je n’ai pas ma place (et finalement personne ne l’a).
C’est ce que j’essaie de dire quand je dis qu’il n’y a pas d’erreurs. Dès lors que l’on s’intéresse au sujet, dès lors que l’on creuse, que l’on investit un territoire on est forcément légitime. Moi mon truc c’est le cinéma, quand je discute avec un cinéphile aguerri qui me dit trouver que Sexy Dance 3D est un chef-d’œuvre, je l’écoute (true story). Non pas qu’il ait raison ou qu’il va me convaincre. Simplement je sais que son regard est suffisamment intéressant pour que ce qu’il dise m’intéresse et me nourrisse.
Autre chose, quand je lis que se foutre du fit c’est « manquer de respect aux designers et aux marques » c’est précisément, fondamentalement, philosophiquement (soyons grandiloquent) l’inverse. C’est en libérant les pièces d’une espèce de « champ lexical » auxquelles elles supposeraient appartenir qu’on va les mettre le plus en valeur. La pièce m’habille, je n’habille pas la pièce. Encore une fois prenons les lookbooks Kapital, ce sont des fictions où le vêtement n’est qu’un accessoire d’une forme de liberté, qu’un outil à se créer un monde et non pas un outil à se créer une image.
Et c’est là où finalement je trouve décevant de voir des tenues chouettes mais où je trouve toujours que ça manque de diversité, du petit « twist » (comme on dit) qui surprend. Je me demande souvent qui sont ces gens qui achètent toutes ses fringues que l’on voit jamais portées. Si je reprends l’exemple de Kapital, ils ont tellement de fringues dingues mais souvent les trucs sont sold out et pourtant je vois personne avec que ce soit sur Instagram ou ailleurs. C’est d’ailleurs vrai pour la mode en général.
Sur ce j’essaierai de venir poster des photos et finalement j’ai un style qui n’est pas si détonnant de la majorité mais qui par moment propose peut-être un peu autre chose. Et depuis que je m’intéresse au vêtement la seule règle bonne et applicable que j’ai fini par trouver c’est que tant que ça te plaît et que tu te sens bien dans tes vêtements, le reste n’a aucune importance.