Petit topic sur Ten C car ça m’a été demandé…
Marque essentiellement d’outerwear, italienne, fondée par des anciens de CP Company / Stone Island (je ne sais plus lequel. Les deux entreprises ont des liens historiques car fondés par Massimo Osti.)
L’idée initiale était de proposer une collection permanente de x pièces d’outerwear avec différentes doublures interchangeables dans une optique de durabilité extrême. Entre temps la réalité du marché est passée par là (il est très difficile d’occuper l’espace chez un retailer sans rotation ni nouveautés) et du coup on a des collections avec de nouveaux modèles, couleurs, des semi-permanents qui parfois disparaissent, etc. Le principe du liner amovible reste toutefois de mise.
A la base de tous les modèles principaux, une matière japonaise, un polyester/nylon tricoté et non tissé, nommé OJJ. Contrairement à ce qu’on peut lire ce n’est pas une exclusivité de la marque, toutefois c’est une matière à la fois pénible à travailler et presque impossible à teindre en plongée, donc très peu l’utilisent et moins encore avec ce type de teinture.
Pourquoi la teinture en plongée ? C’est une obsession des italiens née avec Massimo Osti. Parfois utilisée pour ses aspects économiques (Benetton en est le cas d’école), ce créateur appréciait le coté « vécu » de la teinture, qui s’accentue au fil des lavages. En effet un garment dye teint à déteindre, principalement au niveau des coutures, et donc se patine petit à petit, de manière plus ou moins belle selon la qualité du travail initial.
Teindre en plongée les matières techniques à base de fibres synthétiques a toujours été un défi, et bien des méthodes développées par CP ou Stone tournent autour de ce défi. Dans le cas de Ten C, les outerwears sont d’abord confectionnés en usine sans aucun hardware (boutons, zip.) Puis ils sont expédiés dans une usine spécialisée dans la teinture (celle de CP) ou ils sont « cuits » dans des fours très chauds (ce qui explique l’absence de hardware) pour être teints. Enfin ils retournent à la base départ pour être finalisés. Ceci explique d’une part que personne ait tellement envie de se faire aussi chier avec cet OJJ, et d’autre part le coût des pièces (bon, ils margent comme des cochons hein, mais pas non plus scandaleusement, la prod leur coute bonbon.)
Notez qu’ils sortent régulièrement des pièces estivales qui ne sont pas en OJJ, et qui n’ont pas des masses d’interêt.
Alors cet OJJ, il vaut quoi ?
Esthétiquement, on aime ou pas, mais ça bute. La matière est assez indescriptible, elle ne ressemble vraiment à rien d’autre qu’elle même. Lavable en machine, elle prends vite une patine assez ouf.
Fonctionnellement, on est pas sur du techwear de pointe. La matière respire bien, prend bien la flotte, mais vous ne ferez pas le K2 avec.
Et les outerwear ?
Esthétiquement c’est plutôt réussi, avec des coupes pas trop ajustées, pas trop amples, super confortable, et une vraie gueule.
Fonctionnellement, on est très loin du confort d’une pièce Bonnegueule. Une poche interne sans zip, pas de doublure polaire dans les poches, etc. Je partirais pas en voyage avec !
Le prix est très très salé, et ça solde de manière assez infréquente. Mais avec de la patiente sa se trouve en soldes.
Pour les amateurs une collab avec Sacai cette saison :
Mes miennes :